Voilà un cadeau de Noel dont les habitants de la capitale se serait bien passé. Les avis d’imposition IFPB que les citoyens ont reçu ont fait état d’une hausse parfois considérable provoquant une incompréhension chez des ménages dont le portefeuille est déjà mis à mal par une inflation sans précédente. La commune évoque de son côté une actualisation de l’impôt.
« Le taux d’imposition n’a pas changé. C’est la valeur locative sur laquelle se base le calcul qui a été actualisée », explique le directeur de la coordination des projets de la CUA Ihaja Rajaonarison qui indique que cela n’a plus été révisé depuis 1997. D’après ses explications, l’impôt foncier sur les propriétés bâties (IFPB) ne dépasse pas la valeur d’un mois de loyer, soit la valeur locative bien évaluée par la commune. « Cela dépend de plusieurs paramètres liés à la valeur du bien comme le matériau utilisé, l’emplacement ou encore le niveau de confort », indique-t-il. Ainsi, la commune classe les biens en 25 catégories. Justifiant la nécessité d’une actualisation de la valeur locative, il lance qu’il n’est pas normal par exemple qu’un immeuble de plusieurs étages, bien situé dans la ville ne paie que 60 000 ariary en 2022.
Interrogé sur le timing de l’ « actualisation » de l’IFPB dans une conjoncture marquée par l’incertitude, Ihaja Rajaonarison estime que le mode de calcul de la valeur locative prend en compte la situation économique. Il souligne que la commune a consenti à des allègements à chaque pallier de l’IFPB. Par ailleurs, les propriétaires qui habitent leur maison verront un abattement plus conséquent, 70% si l’on se réfère à un post du maire Naina Andriantsitohaina sur son compte Twitter. Â
Budget
Notre interlocuteur indique que l’objectif de la CUA est d’augmenter ses recettes. Il explique que l’IFPB et le ROM (redevance sur les ordures ménagères) représentent 65% du budget de la commune. « Dans son état actuel, 90% du budget de la commune est consacré au fonctionnement c’est-à -dire essentiellement le salaire des employés. Seul 10% du budget est utilisé pour fournir les services, déclare-t-il. Nous sommes conscient des lacunes notamment dans l’enlèvement des ordures mais nous travaillons avec les moyens que nous avons ». Avec l’« actualisation » de l’IFPB, la commune table sur une augmentation de 20% de son budget, selon Ihaja Rajaonarison.
Mais cela dépendra du recouvrement de l’IFPB. D’après les remontées d’information du 5ème arrondissement, la zone pilote de l’actualisation, seuls 15% des contribuables ont payé en un an. « Nous comprenons la difficulté des gens à payer mais je tiens à signaler que c’est un devoir. La commune ne peut pas travailler sans argent ne serait-ce que pour l’enlèvement des ordures et la réfection de la chaussée », déclare Ihaja Rajaonarison. Il indique toutefois que des bureaux de doléances ont été mises en place pour recueillir les éventuelles réclamations.
Tolotra Andrianalizah