Le service public a toujours été pointé du doigt à bien des égards. Le projet de loi de finance 2023 prévoit une hausse de 386.3 milliards d’ariary de la masse salariale.
3 623.9 milliards d’ariary. Telle est l’estimation de la masse salariale dans le Projet de loi de finances initiale (PLFI) 2023. Une hausse de 386.3 milliards par rapport à 2022 est remarquée, soit 11.93%. La masse salariale représente ainsi 22.11% du total des dépenses publiques et 41.85% des recettes fiscales nettes selon le document qui précise que cela équivaut à 5.1% du produit intérieur brut PIB. La hausse est expliquée entre autre par la hausse généralisée des salaires décidée en 2022. Le gouvernement prévoit par ailleurs 9 498 nouveaux postes budgétaires dont 3 488 par voie de concours administratifs et 6 010 recrutements directs. Ces postes budgétaires concernent les secteurs prioritaires que sont l’éducation, la santé, la sécurité publique et la justice. « Le renforcement du rôle de l’Etat, à travers ces secteurs prioritaires, est une condition indispensable à la réussite du Plan d’Emergence pour Madagascar », peut-on lire dans le PLFI. Le gros de ces postes ira au ministère de l’Education nationale avec 3 943, 1 420 pour le ministère de la Sécurité publique et 1 270 pour le ministère de la Justice entre autres.
L’Etat, un gros employeur
Dans les pays dits fragiles comme Madagascar, le secteur public constitue un pourvoyeur d’emplois essentiel. Une publication de la Banque mondiale (Le rôle du secteur public comme employeur dans les États fragiles et touchés par un conflit) indique que dans les pays en développement, « plus de la moitié de tous les emplois déclarés se trouvent dans la fonction publique » étant donné que le secteur informel y occupe une place prépondérante. Ainsi, le montant de la masse salariale est excessivement élevé par rapport au PIB nominal et aux dépenses totales. Le PLFI admet cependant que « le crédit consacré à la masse salariale est faiblement corrélé à l’efficacité de l’Administration » en ajoutant que « l’important niveau de la masse salariale n’entraine pas une amélioration de la disponibilité et de la qualité des services publics ». Le document va plus loin en soulignant que la masse salariale « grève le budget de l’Etat et réduit le crédit disponible pouvant être affecté à des Projets d’Investissements Publics et aux transferts sociaux qui pourraient avoir un impact positif sur la croissance économique et le niveau de vie de la population ».
Le PLFI estime que des économies budgétaires sont possibles sur le front de la masse salariale sans pour autant affecter la qualité du service public.
Tolotra Andrianalizah