Annoncé ce jour, le déferrement du président du conseil d’administration de Transparency International-Initiative Madagascar et de sa directrice exécutive a été reporté.
« Si Dominique et Ke y passent, nous sommes tous menacés », lance Hony Radert du Collectif des citoyens et des organisations citoyennes (CCOC). Des représentants de plusieurs organisations de la société civile ont affiché leur soutien à Transparency International-Initiative Madagascar (TI-MG) en attendant la fin de l’audition du PCA de l’association Dominique Rakotomalala devant l’entrée de la Police économique à Anosy. Pour la société civile malgache, le fait que les leaders de la TI-MG soient entendus par la police justifie plus que jamais la nécessité d’adopter la loi sur la protection des lanceurs d’alerte.
Convocation expresse
Pour rappel, TI-MG a déposé au Pôle anti-corruption et au Parquet national financier de Paris une dénonciation relative à des suspicions de malversations dans la filière litchi, notamment dans l’exportation de litchi vers l’Union européenne. L’association pointe du doigt la mainmise du Groupement des exportateurs de litchi (GEL) sur la filière. Contre toute attente, le GEL a rétorqué en portant plainte contre TI-MG. Cela a conduit à la convocation expresse de Ketakandriana Rafitoson à la Police économique la veille. Il a été annoncé que les deux leaders de l’association seraient déférés au parquet dès ce matin, après l’audition de Dominique Rakotomalala. D’après les informations, le déferrement a été reporté. Courte victoire pour la société civile à l’image de Mbolatiana Raveloarimisa qui déclare sur les réseaux sociaux que « reporté » signifie que « l’épée de Damoclès plane toujours ».
La mobilisation de la société civile dans cette affaire n’est pas passée inaperçue auprès des principaux partenaires techniques et financiers du pays. Dans une déclaration conjointe, les ambassades de la délégation de l’Union européenne, de la République fédérale d’Allemagne, de la France et de la Norvège ont affiché leur soutien dans la lutte contre la corruption. « Nous nous opposons à toute action qui pourrait l’affaiblir ou serait susceptible de miner la lutte pour la transparence, la redevabilité et la liberté d’expression », peut-on lire dans le communiqué. Même son de cloche chez la Grande Bretagne et les Etats-Unis.
Affaire à suivre …
Tolotra Andrianalizah