La sécurité énergétique est devenue un problème chronique pour le secteur privé malgache.
Prendre son mal en patience et s’adapter. Voilà en somme le message du ministre de l’Industrialisation, du commerce et de la consommation Edgard Razafindravaha au secteur privé par rapport à la situation toujours aussi chaotique de la Jirama. Il appelle ainsi les entreprises à produire leur besoin en électricité en prenant exemple sur Ambatovy qui importe du charbon pour alimenter sa centrale thermique. « On ne peut pas attendre que la Jirama se remette sur les rails », lance-t-il durant la table ronde économique organisée ce jour au Carlton Anosy. Le ministre va plus loin dans ses idées en évoquant l’idée du parc industriel où l’énergie serait donc produite conjointement par les entreprises installées. Le ministre également de rappeler l’utilisation des subventions allouées chaque année à la Jirama pour la constitution d’un fond de garantie à cet effet.
Quelle compétitivité ?
Face aux déboires de la compagnie nationale, plusieurs entreprises ont déjà pris les devants en investissant dans la production d’électricité. Cela n’est pas sans conséquence sur leur budget surtout pour celles qui utilisent les groupes électrogènes. Une société dans le textile qui exporte en fait les frais. « Nous n’avons pas le choix pour maintenir notre production », se plaint la dirigeante. Cela pose un problème de compétitivité longtemps soulevé par le secteur privé malgache. Cette sécurité énergétique est d’ailleurs identifiée par l’ambassadrice de l’Union européenne Isabelle Delattre Burger comme étant un frein à l’investissement.
L’Union européenne soutient justement le dialogue public-privé à Madagascar à travers notamment la table ronde économique qui se déroule tous les ans depuis 2015. « C’est par le dialogue que le secteur privé et le secteur public peuvent converger vers le développement, lance Isabelle Delattre Burger. Nous espérons qu’il y aura un accord sur une feuille de route sur les mesures à prendre, les réformes structurantes adoptées ». L’ambassadrice de souligner que la confiance des investisseurs étrangers se base sur la confiance des opérateurs économiques du pays. La perception du climat des affaires par les acteurs du privé est de ce fait important, un climat des affaires qui incombe en premier lieu au gouvernement selon elle.
Tolotra Andrianalizah