Le calme avant la tempête. Les prochains jours marqueront le passage vers une année 2023 ô combien incertaine aussi bien sur le front politique, que sur les fronts économique et social.
La présidentielle en 2023 est dans tous les esprits, des politiciens en tête mais aussi du secteur privé et de la société civile. Alors que l’échéance approche à grand pas, l’opposition se montre toujours aussi critique face à l’organisation des élections. Si Madagascar n’a pas connu de crise post-électorale lors des deux dernières présidentielles, le mouvement des « 73 députés » avant l’élection de 2018 reste dans les esprits. La motion de censure avortée à l’Assemblée nationale lors de la session ordinaire n’est pas pour rassurer.
La population quant à elle semble être accaparée pour le moment par les problèmes du quotidien. Le prolongement de l’opération de refonte de la liste électorale en est une indication s. La Commission électorale nationale indépendante indique avoir recensé un peu plus de la moitié de l’objectif qu’elle s’est fixé pour le 31 décembre. Elle a ainsi obtenu un prolongement de l’opération jusqu’au 31 janvier 2013. Outre les raisons techniques, une certaine lassitude d’une partie de la population par rapport au processus a été notée par les agents recenseurs.
60 jours
Cela n’empêchera pas les politiciens d’occuper le paysage médiatique dans les prochaines semaines. Pour l’heure le seul candidat déclaré à ce jour est Marc Ravalomanana qui n’a pas manqué d’alimenter les débats depuis le début du mandat, n’hésitant pas à se montrer critique. Autre candidat potentiel, Siteny Randrianasoloniaiko. S’il n’a pas déclaré officiellement sa candidature, sa dernière sortie médiatique en dit long sur ses intentions en 2023. Il a en effet indiqué qu’il multipliera les « descente sur le terrain » l’année prochaine pour s’enquérir des réalités. Quant au président en exercice Andry Rajoelina, sa candidature se précise au fil du temps avec ses partisans lui demandant publiquement de se représenter. Plusieurs des projets lancés ces derniers mois s’étalent d’ailleurs largement au-delà de l’actuel mandat. Ses tournées dans le cadre d’inauguration de réalisation et de pose de première pierre ont d’ailleurs commencé à susciter des critiques auprès de l’opposition.
Pour l’heure, il n’a pas encore affirmé qu’il se présentera ou pas. Il y a de forte chance qu’il ne se prononce pas lors de son discours à la population. On s’attend à un discours d’apaisement d’autant plus que les prochaines semaines seront assez tendues sur le front social avec une période de soudure qui s’annonce difficile pour les portefeuilles. Il faut savoir qu’au cours des derniers mois, l’ariary s’est continuellement déprécié face à l’euro et le dollar. Cela a pour effet de maintenir la pression sur les prix. Quoi qu’il en soit, le président de la République devra démissionner de son poste 60 jours le jour du scrutin s’il venait à se représenter.
Tolotra Andrianalizah