Qu’adviendra-t-il de la RN2 avec l’arrivée de l’autoroute ? Rien n’est moins sûr à la vue de l’état de la route actuellement.
Le président de la République Andry Rajoelina a fait le point sur les grands travaux qui continueront ou qui seront entamés durant sa dernière année de mandat. Sans surprise, le locataire d’Iavoloha n’a pas manqué d’évoquer le projet de l’autoroute qui reliera Antananarivo à Toamasina, la première infrastructure du genre à Madagascar. Le président s’est félicité du lancement des travaux sans pour autant donner une date pour la fin des travaux. Aucune mention spécifique cependant sur la RN2 dont l’état se détériore au fil des années.
« Si avant Antananarivo-Toamasina se faisant entre 9h30 et 10h de temps, maintenant c’est entre 12 et 13 h, indique le directeur général adjoint de Cotisse Fidy Ranaivoson. Il faut maintenant 4 heures pour faire le tronçon Carion-Moramanga contre 2h30 auparavant. Puis la partie entre Antsampanana et Toamasina est truffée de nids de poule ». Le DGA de la compagnie de transport terrestre voit d’un bon œil la construction de l’autoroute. « Les routes sont les artères économiques du pays. La construction de nouvelles routes est toujours importante pour le secteur du transport », indique-t-il. D’après lui, la question qui se pose est la date de mise en service de la future autoroute. Il se plaint en effet des couts supplémentaires inhérents au mauvais état de la RN2 en termes de réparation.
Economie
La Cotisse lorgne donc déjà sur l’autoroute mais n’en oublie pas pour autant la RN2. « Une route n’est jamais abandonnée. Il faudra réparer celle-ci parce qu’il y a des gens qui vivent tout le long », conclut-il. C’est le cas justement de localités comme Beforona qui se situe au pk 160. Cette commune de 24 000 âmes est fortement liée à la RN2. « 90% de la population travaillent dans l’agriculture et toutes nos productions passent par la RN2 », déclare l’ancien maire Alphonse Rasolonirina. La localité produit jusqu’à 3 000 tonnes de gingembres par an mais aussi de la banane et du litchi. Une partie va à Antananarivo et une autre à Toamasina, d’après les explications de l’ancien élu. « L’état actuel de la route constitue un réel problème. C’est pour cela que nous lançons un appel pour que la RN2 soit réparée car beaucoup de gens dépendent d’elle », lance-t-il.
Si Beforona existe avant l’ouverture de la RN2, Alphonse Rasolonirina souligne que l’évolution de la commune s’est faite autour de la route. « Les nouveaux hameaux se sont créés dernièrement sur les bords de la route. Les gens essaient de s’approcher de la RN2 pour vendre plus facilement », explique-t-il. 16 km de la RN2 traverse actuellement Beforona qui compte entre autres huit restaurants dont les clients sont essentiellement des voyageurs. Sur ce point, des villages ont vu le jour essentiellement autour du business de la restauration. C’est le cas d’une bourgade à quelques kilomètres d’Antsampanana qui est pourtant un hotspot de tout ce qui restauration et achat de souvenirs sur la RN2. Avec le développement du trafic, la bourgade appelée Manambonitra s’est imposée comme un arrêt obligé pour de nombreux automobilistes.
Avec le lancement des travaux pour la construction de l’autoroute, les habitants sur les bords de la RN2 sont dans l’expectative entre l’éventuelle réduction du trafic et la détérioration actuelle de la route.
Tolotra Andrianalizah