Madagascar fait du sur place sur le front de la lutte contre la corruption. Si la Grande île a gagné cinq places à l’Indice de perception de corruption (IPC), passant du 147ème au 142ème rang, son score n’a pas progressé avec 26/100 et reste ainsi en-deçà de la moyenne dans le la région d’Afrique subsaharienne (32/100).
L’Association Transparency International – Initiative Madagascar a présenté le rapport devant des directeurs d’organes de lutte contre la corruption et des représentants des partenaires techniques et financiers. Les données utilisées pour l’IPC 2022 concernent l’année 2021 marquée par la nomination du DG du Service de renseignements financiers (SAMIFIN), l’adoption du décret de création de l’Agence de recouvrement des avoirs illicites (ARAI), de nombreuses condamnations au biveau du Pôle anticorruption, la mise en place de structures de lutte contre la corruption au seins des ministères entre autres mais aussi par plusieurs déclarations en faveur de la cause.
Impunité assumée
La directrice exécutive de TI-IM Ketakandriana Rafitoson ironise d’ailleurs sur ce dernier point en indiquant que si les discours prononcés jusqu’ici étaient suivi d’effet, la situation aurait été différente. Elle dénonce ainsi un manque de volonté politique de faire avancer la lutte contre la corruption dans le pays en général. La TI-IM souligne d’ailleurs qu’il n’y a pas eu d’avancée significative au cours des 10 dernières années. Elle met cette stagnation sur le compte du manque de moyens alloués à la lutte contre la corruption avec comme illustration la loi de finance 2022 qui n’y consacre finalement que 0.128% du budget. Il y a aussi les lacunes dans le respect des engagements internationaux. Enfin, la TI-IM pointe du doigt les immunités et l’impunité assumée dont jouissent certaines personnalités. Ketakandriana Rafitoson n’a pas manqué de rappeler la sortie de la présidente de l’Assemblée nationale Christine Razanafamahasoa sur le fait de ne pas jeter la pierre sur les députés.
TI-IM estime toutefois que redresser la barre est toujours possible. A cet effet, pour cette présentation, en plus de ses traditionnelles recommandations qui se suivent et finalement se ressemblent chaque année, l’association a ajouté un « tutoriel » pour améliorer le score l’IPC. Pour rappel, le score est l’agrégation de 13 indices dont entre autres l’EOS (Executive Opinion Survey) du Forum économique mondial, le CPIA (Evaluation des politiques et des institutions en Afrique) de la Banque mondiale.
Tolotra Andrianalizah