La onzième édition de l’Espace jeune entrepreneur se tiendra les 10 et 11 mars au Calton Anosy. Une occasion de jeter un regard sur l’évolution de la culture entrepreneuriale dans le pays.
L’Espace jeune entrepreneur a fait son trou dans le paysage de l’entrepreneuriat à Madagascar. Lancé en 2012, ce rendez-vous avait pour but de faire découvrir le monde entrepreneurial aux jeunes à travers l’expérience d’entrepreneurs chevronnés. Il en est cette année à son onzième édition. Mais comment a évolué la culture entrepreneuriale dans le pays ? « Je dirais que la culture entrepreneuriale commence à prendre forme, lance le président du Club entrepreneurs étudiants du rendez-vous des entrepreneurs (CEERE) Lucky Andrianirina. En menant une action dans les lycées en 2022, nous avons remarqué que les jeunes en savaient déjà des choses sur l’entrepreneuriat. Les jeunes lisent beaucoup sur le sujet. Les connaissances et les informations sont disponibles et sont partagées. L’écosystème entrepreneurial s’est développé au cours de ces onze dernières années surtout au niveau de l’accompagnement. En 2010, peu de structures pouvaient aider les entrepreneurs. Actuellement il y a Nexta, CEERE ou encore Orange digital center. On entend un peu partout des formations sur l’entrepreneuriat ».
Statut étudiant entrepreneur
Il indique toutefois que ce n’est pas encore suffisant, soulignant le fait que les initiatives sont encore plus concentrées dans les grandes villes. « Dans les voyages que j’ai pu faire à l’étranger, j’ai vu que les structures d’accompagnement se délocalisent jusque au niveau des communes. Ce n’est pas encore le cas à Madagascar. Pourtant, il y a des jeunes qui pourraient demander à être appuyés dans des villes comme Mahintsy ou Ambatolampy », ajoute-t-il. Autre lacune de l’écosystème soulignée par Lucky Andrianirina, le financement. « Cela pose encore problème. Il y a des branches où on ne trouve vraiment pas de l’argent. Par contre pour le secteur de la tech, c’est plus facile », déclare-t-il. Il fait savoir que pour se démarrer une entreprise, les porteurs de projet s’en remettent le plus souvent à la famille ou les amis. Â
Pour promouvoir encore un peu plus l’entrepreneuriat chez les jeunes, le CEERE milite pour la mise en place d’un statut pour les étudiants entrepreneurs. L’idée est de rendre accessible l’entrepreneuriat aux étudiants en leur permettant d’avoir un emploi du temps qui leur permet d’étudier et d’entreprendre. « Dans ce cas, ce ne sera plus un stage en entreprise qui validerait un diplôme mais un projet d’entreprise proprement dit avec un mentor comme encadreur. Cela peut booster davantage l’entrepreneuriat », estime Lucky Andrianirina.
Tolotra Andrianalizah