Les femmes sont faiblement représentées dans la sphère politique à Madagascar. C’est un fait. Le système des quotas est utilisé dans certains pays pour accélérer la parité dans la vie politique. Est-ce une voie pour la Grande ile ? Le scepticisme est de mise.
5 femmes sur les 36 candidats à la dernière présidentielle. 126 sur 855 candidats (13%) aux législatives pour 27 élues sur 151 (17,8%). 2 femmes sur les 18 sénateurs. Les chiffres parlent d’eux-mêmes pour ce qui est de la participation des femmes à la vie politique à Madagascar. Et que dire du bureau permanent de la Commission électorale nationale indépendante composé à 100% d’hommes ?
A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, l’observatoire Safidy a organisé une conférence débat sur le thème « la participation de la femme à la vie politique et au processus électoral » avec pour panélistes la présidente du Conseil national des femmes de Madagascar Marie Estelle Andriamasy, l’ancienne sénatrice Brigitte Rasamoelina, la présidente de Femmes africaines élites de demain Nadia Ratsimba Rabejaona et la secrétaire nationale du parti TGV Aurélie Razafinjato. La question du quota a été soulevée par l’assistance.
HCC
Nadia Ratsimba Rabejaona s’est dite d’accord avec l’idée du quota qui d’après elle peut accélérer la participation des femmes dans la vie politique. « C’est quelque chose que nous n’avons jamais essayé. Pourquoi pas ? », lance-t-elle en ajoutant : « donnons la place aux femmes. Laissons les faire des erreurs au même titre que les hommes ». Pour sa part, Estelle Andriamasy estime que Madagascar n’est pas prêt pour appliquer ce système à cause de la faiblesse actuelle de l’empowerment des femmes. « En instaurant des quotas, il est possible qu’on ne trouve pas les bonnes personnes ». Elle insiste de ce fait sur cet empowerment. Brigitte Rasamoelina indique de son côté avoir milité pour cela du temps où elle était parlementaire. « Effectivement, c’est difficile de trouver des femmes prêtes à s’engager, avoue-t-elle. Nous pensons que cela devrait commencer au sein des partis mais dans une démarche volontaire ». Aurélie Razafinjato quant à elle évoque la loi sur la participation des femmes aux postes de décisions comme un bon début. Elle explique que les partis politiques étaient réticents par rapport à cette loi car ils estimaient que cela risquerait de les pénaliser faute de femmes. Si la loi a finalement été rejetée par la Haute cour constitutionnelle, les faits tendent à montrer que les femmes intéressées par la vie politique sont encore peu nombreuses. Même constat chez les jeunes.
Tolotra Andrianalizah