2023, des étudiants malgaches à l’université connaissent encore mal le VIH/sida. Voilà le constat de l’association Sisal qui œuvre dans la lutte contre les infections sexuellement transmissibles à Madagascar.
L’évolution du nombre de personnes vivant avec le VIH/sida est préoccupante. De 4 400 en 2018, le nombre a doublé en trois ans pour atteindre 9 227 en décembre 2021 d’après les chiffres du Comité national de lutte contre le sida (CNLS). L’association Sisal apporte des éléments de réponses qui expliquent en partie la situation actuelle. La responsable suivi-évaluation de l’association Miantsasoa Rivoniaina indique que les préjugés autour de la maladie sont encore tenaces. Elle évoque notamment le cas d’étudiants à l’université de Toliara. « Nous avons demandé à des étudiants en troisième année. Nombreux ne savent pas que tout le monde peut contracter le VIH/sida et estiment que seule une certaine partie de la population notamment les travailleuses du sexe son concernées », indique-t-elle.
Payer plus
Les autorités malgaches ont pourtant commencé à communiquer sur le sida depuis que les premiers cas ont été dépistés dans le pays en 1987. L’implication du gouvernement s’est même intensifiée en 2002 avec en point d’orgue la création du CNLS. Force est de constaté qu’après plus de trois décennies de sensibilisation, des malgaches ne savent pas encore ce qu’est réellement le sida. Pire. Miantsasoa Rivoniaina souligne que cela se ressent dans la faible utilisation du préservatif. « Les étudiants n’utilisent pratiquement pas de préservatifs, déplore-t-elle, contrairement aux travailleuses du sexe ». Elle déclare que ces dernières exigent de leurs clients l’utilisation de condom seulement, certains sont prêts à payer plus chers pour ne pas en mettre. Il faut savoir que les actions de sensibilisation ont toujours mis un accent sur les personnes dites vulnérables dont justement les travailleuses du sexe. Miantsasoa Rivoniaina indique d’un autre côté que la sensibilisation sur le sida a quelque peu ralenti ces dernières années. La pandémie de COVID-19 n’a pas arrangé les choses en reléguant encore un peu loin le VIH/sida.
Tolotra Andrianalizah