La deadline pour les actions prioritaires dans le cadre de l’octroi de l’appui budgétaire de la Banque mondiale approche à grand pas.
Le compte rendu du conseil des ministres du 22 mars a annoncé l’octroi à venir de 200 millions de dollars de la Banque mondiale sous forme d’appui budgétaire. Un appui budgétaire assorti d’ « actions prioritaires » que le gouvernement doit mener. Le communiqué avait alors indiqué que le président de la République avait intimé les ministères à s’activer dans ce sens pour que le pays puisse bénéficier de cet appui. Le gouvernement a en effet jusqu’au mois de mai pour satisfaire ces conditionnalités car l’exercice de la Banque mondiale prenant fin le 30 juin chaque année.
Trésor de guerre
Alors que les différents départements ministériels s’activent autour de ces actions prioritaires, la société civile réitère sa défiance à l’égard de l’appui budgétaire. « La société civile a toujours été contre l’appui budgétaire. Nous ne sommes même pas capables de contrôler des fonds alloués à des projets précis. Comment pourrait-on contrôler des fonds qui vont directement au Trésor ? », lance Hony Radert du Collectif des citoyens et des organisations citoyennes (CCOC). Elle ajoute que le moment n’est pas opportun en cette période électorale. « Il y a un risque que cela constitue un trésor de guerre en vue des élections pour les tenants du pouvoir », déclare-t-elle.
Quoi qu’il en soit, la société civile affirme ne pas être contre les aides. Concernant les actions prioritaires exigées par la Banque mondiale, Hony Radert indique qu’elles peuvent être assorties au financement de projets. Pour l’heure, aucune information officielle n’a filtré sur ces actions prioritaires. D’après certaines indiscrétions, les décisions prises en conseil des ministres concernant le ministère des Mines la semaine dernière et concernant le ministère des Postes dernièrement en font partie. Hony Radert estime que la Banque mondiale devrait communiquer davantage sur ces conditionnalités et sur les résultats que les citoyens sont en droit d’attendre à travers elles.
Tolotra Andrianalizah