Madagascar est un passage quasi obligé des cyclones. Cette année encore le pays était sur la trajectoire de deux perturbations atmosphériques, Cheneso et Freddy, pratiquement sur les ruines laissées par Batsirai et Emnati en 2022.
Madagascar est touché presque chaque année par au moins un cyclone. Et presque à chaque fois, la Grande île compte ses morts et les dégâts sont incommensurables. Ces cyclones ont par ailleurs des répercussions sur le développement du pays qui peine à chaque fois à se relever. Qu’est-ce que le pays a entrepris pour réduire les risques de catastrophe depuis ? A mi-parcours, du Cadre d’action de Sendai 2015-2030, Madagascar devra présenter un bilan à l’Assemblée générale des Nations unies les 18 et 19 mai prochains. Le coordonnateur de projets du Bureau national de gestion des risques et des catastrophes le lieutenant-colonel Aritiana Faly indique Madagascar est en train de finaliser son rapport à cet effet.
Priorité
« Cela va nous permettre de savoir où nous en sommes », lance-t-il. Il rappelle que Madagascar a justement pris part à la conférence de Sendai au Japon qui a adopté un cadre de réduction des risques de catastrophe. Aritiana Faly souligne que le document a permis au pays de renouveler ses lois en 2016. « Notre but ce n’est pas la gestion de l’urgence. Ce que nous faisons, c’est de prioriser la réduction des risques et la prévention est la priorité », déclare-t-il. Il estime que tous les ministères sont concernés en prenant exemple sur celui des travaux publics concernant les normes de construction et celui de l’aménagement du territoire pour les schémas d’aménagement. « Ce sont les ministères qui sont les premiers à faire le travail de façon normative. Le travail du BNGRC est de coordonner afin qu’il y ait une cohérence globale », précise Aritiana Faly.
Apparemment, le chemin est encore long devant la récurrence des catastrophes après les saisons cycloniques. Sur ce point, la Nouvelle-Orléans fait office d’exemple. En 2005, cette ville américaine de l’Etat de la Louisiane a été frappée de plein fouet par l’ouragan Katrina. 80% de la ville a été inondée causant le décès de près de 1 800 personnes. L’apathie de l’administration de l’époque, totalement dépassée par les évènements, a été sévèrement pointée du doigt, montrant un pays puissant finalement à la merci de la colère des éléments. Près de deux décennies plus tard, la Nouvelle-Orléans est devenue une référence en matière de résilience avec une stratégie complète pour prévenir les catastrophes à venir. C’est ce qui a d’ailleurs dicté la reconstruction de la ville. Â
Tolotra Andrianalizah