L’agriculture est une activité particulièrement risquée. Une majorité de Malgaches travaillent cependant dans ce secteur. Il est primordial de gérer les risques pour protéger ces ménages pour la plupart vulnérables.
Invasion acridienne, chute de grêle, inondation, voilà autant de risques qui planent sur l’agriculture malgache. Que faire dans ces cas ? Les petits producteurs malgaches sont à la merci de ces évènements qui tendent à se multiplier avec le changement climatique.  « Les acteurs ont toujours eu des stratégies pour gérer les risques mais avec le changement climatique, la fréquence et l’ampleur sont accrus », lance l’expert de la Plateforme pour la gestion des risques agricoles (PARM) Jean-Claude Bidogeza. Cette structure du Fonds international pour le développement agricole (FIDA) appuie actuellement Madagascar dans l’évaluation des risques pour les chaines de valeurs arachides et maïs.
Grenier communautaire
Jean-Claude Bidogeza explique que quand les producteurs n’ont pas la capacité de gérer les risques, ils doivent les transférer à un tiers. C’est à ce niveau qu’intervient l’assurance agricole. Ce produit d’assurance est récent à Madagascar dans la mesure où l’assurance Aro est la première compagnie à en proposer indique l’officier de liaison de la PARM Malala Rakotojaofeno. L’offre de Aro a été mise en place en partenariat avec le Programme alimentaire mondial et le GIZ et protège notamment les agriculteurs contre les risques climatiques. Malala Rakotojaofeno explique que si le produit est nouveau, le concept ne l’est pas. « Les greniers communautaires sont considérés comme une forme d’assurance, souligne-t-elle. Nous en avons à Madagascar mais il faut des appuis et des accompagnements. C’est justement le but de la PARM ». Elle fait savoir que les principales cibles de la plateforme sont les petits producteurs qui sont les plus vulnérables aux risques.
L’Etat a son rôle à jouer quand le risque ne peut plus être géré à un niveau plus bas. Jean-Claude Bidogeza indique que c’est pour cela que le gouvernement fait appel à une assurance souveraine comme l’African Risk Capacity qui a récemment remis un chèque à Madagascar après le passage du cyclone Freddy. L’expert d’ajouter que les risques peuvent aussi être atténués par l’utilisation par exemple de semences améliorées. Tout cela montre l’importance de la prise en compte de lagestion des risques agricoles.
Tolotra Andrianalizah