La loi sur les investissements, l’Optima business ou encore les projets de barrages hydroélectriques … le président du Groupement des entreprises de Madagascar déplore le temps que prennent les décisions à Madagascar.
« Le projet de loi sur les investissements n’est pas nouveau pour nous. Cela fait au moins deux ans que ce texte aurait dû passer à l’Assemblée nationale », glisse le président du Groupement des entreprises de Madagascar (GEM) Thierry Rajaona à propos du passage du projet de loi sur les investissements devant les députés. Il pointe du doigt le manque de promptitude du gouvernement dans les décisions. Les tergiversions du pouvoir ne se cantonnent pas qu’aux lois d’après le président du GEM.
Interrogé sur le climat des affaires, il évoque l’accès à l’énergie qui figure parmi les points noirs du pays depuis plusieurs années. Il déplore ainsi le retard pris dans la concrétisation des projets de construction de barrages à savoir Volobe et Sahofika. Thierry Rajaona indique que normalement les travaux sur Volobe auraient déjà dû commencer mais que le gouvernement est bloqué au stade des négociations. Il fait savoir que si aucune avancée significative n’est faite d’ici un an, le projet risque d’être abandonné. Il déclare cependant qu’avec Volobe, le pays ne devrait plus souffrir de délestage. Pour le cas de Sahofika, il indique qu’on est actuellement au stade des négociations sur la tarification. « Les gens s’intéressent à Madagascar mais nous prenons trop de temps dans les prises de décision », déclare-t-il.
Optima business
Concernant l’imbroglio autour de l’application dans son ensemble de l’Optima business, Thierry Rajaona explique que c’était dû à l’absence d’un décret qui statue sur la hausse de 40% du tarif de l’électricité pour les entreprises des secteurs dits stratégiques. « La Jirama a dû revoir ses prix à la hausse avec le tarif Optima. Pour les entreprises, cela représente une hausse entre 80 et 100%. Le secteur privé a approuvé la hausse car la Jirama vend à perte mais il a demandé à considérer les secteurs stratégiques », explique le président du GEM. Il raconte alors qu’à la suite de discussions en juin 2022, l’exécutif a accepté de limiter cette hausse à 40% pour ces entreprises. Il indique que si une communication verbale allant dans ce sens est sortie en aout, la Jirama n’en a pas tenu compte. Il a donc fallu dattendre une nouvelle rencontre au début du mois pour que le décret sorte enfin. Thierry Rajaona annonce que le tarif Optima business pour les entreprises dans les secteurs stratégiques sera appliqué ce mois de mai mais sans effet rétroactif depuis aout 2022, date de la communication verbale. Autre sujet de déception pour le secteur privé, le fait que la hausse ne soit finalement valable que pour douze mois. Le président du GEM déclare toutefois que l’exécutif est prêt à en rediscuter. Affaire à suivre.  Â
Tolotra Andrianalizah