Face à la montée en flèche des prix du maïs sur le marché, les acteurs clés de la filière avicole ont réussi à obtenir l'autorisation d'importer du maïs non concassé. Cette décision a été saluée par les professionnels de l'élevage, qui estiment que cette mesure cruciale contribuera à sauver une filière avicole mise à mal par la hausse constante du prix du maïs, matière première essentielle pour l'alimentation animale.
Les appels des professionnels de la filière avicole n'ont pas été vains, puisque les ministères de l'Agriculture et de l'Élevage, ainsi que de l'Industrialisation, du Commerce et de la Consommation, ont répondu favorablement à leur demande d'autorisation d'importation de maïs non concassé. Dans les semaines à venir, pas moins de 45 000 tonnes de maïs non concassé sont attendues dans le pays. Cette importation visera à soutenir les producteurs d'alimentation animale ainsi que les éleveurs qui produisent eux-mêmes leur provende.
Une filière prioritaire
L'Association Malagasy des Professionnels de l'Élevage (MPE) et l'Interprofession Aviaire (IPA) de Madagascar, à l'origine de cette démarche, ont souligné que cette mesure était cruciale pour préserver la santé de la filière avicole. Ils ont noté que le prix du maïs avait connu une augmentation de 40 ariary par kilo chaque semaine depuis le mois de juin 2023. Ils ont averti que si cette tendance se maintenait, le prix du kilo de maïs pourrait atteindre 2 800 ariary en novembre, contre 1 000 ariary en juin 2021. L'importation de maïs vise donc à stabiliser les prix et à les maintenir à un niveau plus abordable, autour de 1 500 ariary. Pour ce faire, la MPE et l'IPA envisagent également de demander au ministère de l'Économie et des Finances d'exempter ce maïs d'éventuels droits de douane. Il convient de noter que le maïs ainsi importé est destiné aux producteurs de provende et aux éleveurs qui fabriquent l’alimentation de leurs animaux.
Les professionnels de la filière avicole ont souligné que cette mesure d'importation n'était qu'une solution à court terme face à un problème plus profond. Ils ont appelé le gouvernement à considérer le maïs comme une filière prioritaire à long terme, compte tenu de son importance cruciale pour de nombreux ménages qui dépendent de l'élevage. Cette préoccupation se fonde sur les chiffres, puisque la production de maïs a décliné au fil des années, passant de 447 948 tonnes en 2012 à seulement 266 914 tonnes en 2022. Cette réduction de la production a entraîné un déficit de 150 000 tonnes pour la fabrication de provende, ayant un impact direct sur le secteur avicole.
Tolotra Andrianalizah