Le ministère de l’Agriculture et de l’élevage prépare l’opinion sur une prochaine levée de l’interdiction de l’exportation de viande bovine en essayant de dissiper les craintes autour du projet Bovima.
« Pour l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire, il faut la professionnalisation du monde agricole et la mise en place d’un partenariat entre les entreprises et les producteurs », lance le vice-ministre de l’Elevage Dr Raymond. Le vice-ministre intervient alors que les débats autour de la levée de l’interdiction d’exportation se poursuivent. Dans une vidéo publiée sur la page du ministère de l’Angriculture et de l’élevage, il tente de dissiper les craintes autour du projet Bovima.
Parmi les craintes soulevées figure notamment la capacité du cheptel malgache à suivre la demande de Bovima. Le Dr Raymond indique que le maintien et le développement du cheptel constituent un point important qui sera assuré par l’Etat et les partenaires techniques et financiers. Pour cela, le gouvernement mise sur l’insémination artificielle à grande échelle. C’est dans ce sens que le centre Fifamanor à Antsirabe s’est doté par exemple d’une unité de production d’azote liquide pour stocker les semences ou que des centres d’insémination artificielle sont mis en place.
Filière
Le Dr Raymond de souligner que le secteur bovin est menacé depuis quelques années par une diminution du cheptel et une détérioration de la race. « L’Etat a un projet pour améliorer la race avec un programme d’insémination artificielle à grande échelle. Nous avons commencé avec 100 000 inséminations artificielles dans un premiers temps », explique-t-il. Il ajoute que le gouvernement entend également importer de nouvelles races à croissance rapide. Quoi qu’il en soit, il indique que l’Etat a la responsabilité de conserver la race bovine malgache à travers la production de géniteur et toujours l’insémination artificielle à grande échelle. Pour ce qui est de l’alimentation des animaux, l’Etat appuie la culture fourragère dans le pays avec pour objectif d’augmenter la surface cultivée.
En ce qui concerne Bovima, le vice-ministre rappelle que seuls les éleveurs qui ont signé un contrat avec Bovima peuvent lui fournir des animaux. « 6 170 ont accepté de travailler avec Bovima », déclare-t-il. Il ajoute que l’Etat a un rôle à jouer dans la garantie que les produits malgaches suivent les normes dans les pays importateurs. Le contrat entre Bovima et les éleveurs permet de contrôler les fermes et de garantir la traçabilité des animaux, de l’enclos aux assiettes des consommateurs. Il glisse que le plus important pour la partie malgache est s’assurer que les animaux destinés à être abattus ne soient pas malades.
En d’autres termes, une filière bovine organisée est en train de se mettre en place pour Bovima. Le Dr Raymond estime que Madagascar peut s’appuyer sur cette expérience pour améliorer la filière en général.
Tolotra Andrianalizah