« Non coupable ». L’ancienne directrice de cabinet du président plaide non coupable devant la Crown Court de Southwark dans l’affaire de corruption dans laquelle elle est embourbée.
L’audience préliminaire de l'ancienne directrice de cabinet de la présidence malgache Romy Andrianarisoa et de son associé français Philippe Tabuteau devant la Crown Court de Southwark, le vendredi 8 septembre, a fait sensation dans le pays et au-delà . Ils sont soupçonnés d'avoir réclamé un pot-de-vin de 250 000 francs suisses, soit plus de 1,2 milliard d’ariary, ainsi qu'une participation de 5 % dans toutes les activités de la société minière Gemfield à Madagascar. L’ancienne directrice de cabinet se retrouve au cœur d'un scandale de corruption qui ébranle les plus hautes sphères du pouvoir.
Selon Reuters, l'accusation soutient que Romy Andrianarisoa et Philippe Tabuteau auraient sollicité ce pot-de-vin pour s'assurer que le parlement malgache donne le feu vert à Gemfields pour commencer ses opérations minières dans la Grande Île. Cette affaire a débuté par une enquête de la National Crime Agency (NCA) après des signalements de Gemfields. Les deux compères ont été arrêté à Londres début aout. Romy Andrianarisoa a plaidé non coupable lors de sa comparution et devra attendre jusqu'à février 2024 pour que son procès se déroule. En revanche, Philippe Tabuteau, n'a pas encore pris position et sa décision sera annoncée lors de sa prochaine comparution le 15 septembre.
Fanirisoa Ernaivo
Cette affaire a quelque peu ébranlé la présidence de Madagascar, qui a révoqué Romy Andrianarisoa dès que l'affaire a été rendue publique. Dans un communiqué officiel, la présidence a déclaré que l'ancienne directrice de cabinet était en congé à Londres et qu'elle n'était pas informée du motif de son voyage. Cependant, cette explication n'a pas apaisé les critiques de l'opposition, qui pointent du doigt la corruption au plus haut niveau de l'État.
Fanirisoa Ernaivo, la figure de proue de l'opposition malgache en France, et quelques opposants étaient d’ailleurs présents lors de l'audience préliminaire. La question est de savoir quel impact cette affaire sur la campagne électorale à Madagascar.
Tolotra Andrianalizah