Lors de l'ouverture de la session extraordinaire convoquée le jeudi 12 octobre au Sénat, la tension était palpable, et le dénouement ne laissait guère de place à la surprise. Les sénateurs de la plateforme Isika rehetra miaraka amin'i Andry Rajoelina (IRD) avaient clairement pour objectif de destituer leur président, Herimanana Razafimahefa, en demandant la convocation de cette session.
Herimanana Razafimahefa, visiblement résigné, a tenté de passer directement à l'ordre du jour, mais les sénateurs ont insisté sur l'intronisation préalable du nouveau sénateur Richard Ravalomanana, conformément à l'ordre du jour voté. Cette exigence a provoqué la colère de Razafimahefa, qui a refusé d'introniser quelqu'un qui l'avait critiqué publiquement à deux reprises. « Je ne vais pas l'introniser, et personne ne peut me contraindre. Vous pouvez toujours le faire avec celui qui sera votre président la semaine prochaine », a-t-il déclaré, teintant ses paroles d'une pointe d'amertume.
Les sénateurs ont néanmoins insisté sur l'intronisation, et Herimanana Razafimahefa a finalement levé la séance en arguant que la session n'était pas légale, car l'Assemblée nationale n'avait pas été convoquée en parallèle. Les sénateurs présents ont choisi de poursuivre l'ordre du jour sous la direction du vice-président Nicolas Rabemananjara. Richard Ravalomanana a été intronisé, et le vote sur la destitution a été organisé. Les quinze sénateurs IRD présents au palais du Sénat ont voté à l'unanimité en faveur de la destitution du président du Sénat. Les trois autres membres de la Chambre haute n'ont pas participé au vote, dont deux sénateurs Malagasy miara-miainga (MMM), l'un étant absent et l'autre ayant quitté la salle. Herimanana Razafimahefa, désormais ex-président, a annoncé son intention de saisir la Haute cour constitutionnelle pour contester la légalité de la session.
Tolotra Andrianalizah