« Etes-vous journalistes ? Si vous ne l’êtes pas, éteignez-moi ces téléphones ! », lance un gendarme à des personnes sur leur balcon du côté d’Ankadifotsy lors de la manifestation de samedi.
Systématiquement, les éléments des forces de l’ordre ont interdit aux gens de filmer les évènements lors des manifestations du collectif des candidats samedi. Une vidéo d’un média a même montré des gendarmes sommer un jeune d’effacer les images qu’il a prises. Mais que dit la loi ?
L’article 20 de la loi sur la communication médiatisée indique que l’image d’une personne peut être capturée et diffusée si l’image est liée à un évènement d’actualité en vertu du droit à l’information légitime des citoyens. La présidente de l’ordre des journalistes de Madagascar Monica Rasoloarison précise que cette loi concerne aussi bien les journalistes que les simples citoyens. Le préfet de police d’Antananarivo Angelo Ravelonarivo est formel : « les gens peuvent prendre des photos. Personne ne peut interdire les gens de prendre des photos ». Sur le terrain, les éléments ne l’entendent pas toujours de cette oreille car les téléphones portables sont susceptibles de capturer d’éventuelles bavures.
Il faut dire que les forces de l’ordre ont généralement fait preuve de retenue devant les journalistes. Ce qui n’est pas forcément le cas hors caméra. Une arrestation particulièrement musclée à Tsiazotafo, une jeune femme bousculée sans ménagement dans les ruelles du côté d’Ampasamadinika ou un homme giflé toujours dans les ruelles mais cette fois à Ankadifotsy. A chaque fois, certains éléments des forces de l’ordre se montrent violents avant que les caméras ne se braquent sur eux. Angelo Ravelonarivo de déclarer qu’en cas de manquement, et s’ils sont identifiés, les éléments encourent des sanctions. Â
Tolotra Andrianalizah