Regards de travers, discours hostiles, … les éléments des forces de l’ordre font face à la montée d’un sentiment antipathique à leur égard de la part d’une partie de la population. Un sentiment exacerbé par les images du visage ensanglanté du père de famille à la manifestation de mercredi.
« Gestion démocratique des foules », se félicite le préfet de police d’Antananarivo Angelo Ravelonarivo à l’issue des échauffourées de samedi. « Usage excessif de la force », scandent les leaders du « Hetsika fotsy » (mouvement blanc). La tension entre les forces de l’ordre et les manifestants est montée d’un cran depuis ce jour où ces derniers ont commencé à vraiment répliquer à coup de jets de pierres. De l’autre côté, les forces de l’ordre multiplient l’usage des bombes lacrymogènes dont les éclats font des ravages aussi bien chez les manifestants que chez les journalistes qui couvrent les évènements. Le député et candidat Jean Brunelle Razafintsiandraofa, qui est commissaire de police, déplore d’ailleurs l’utilisation de ces bombes.
Flashball
Un nouveau palier est franchi lors de la manifestation de mercredi à Mahamasina. Il y a d’abord eu l’arrestation musclée du député Fetra Ralambozafimbololona mais surtout cet homme qui a reçu à bout portant et en plein visage un tir de flashball. Quelques secondes avant, un élément de la gendarmerie a été pris à partie par des manifestants alors qu’il tentait de monter dans le camion dans lequel a été embarqué l’élu. S’en suit le crépitement des bombes lacrymogènes et les jets de pierres. Quatre éléments des forces de l’ordre ont été blessés, douze côté manifestants selon un responsable auprès de la Gendarmerie. Â
La commission de la défense et la commission d’évaluation des politiques publiques au sein de l’Assemblée nationale ont convoqué ce jour les responsables au sein du gouvernement à savoir les ministres de la Défense nationale, de la Sécurité publique, de la Justice, de l’Intérieur et le secrétaire d’Etat en charge de la Gendarmerie pour apporter des explications par rapport aux opérations de maintien de l’ordre menées jusque-là . La présidente de la commission d’évaluation des politiques publiques Eléonore Johasy déplore qu’aucun d’entre eux n’ait répondu à l’appel. « Ce n’est pas surprenant de la part de personnalités qui se croient au-dessus de la loi et qui ne considèrent pas du tout l’Assemblée nationale », tonne l’élue de Vangaindrano. Â
Tolotra Andrianalizah