L’Organisation de la société civile sur les industries extractives appuie les structures locales d’Ampasindava en vue d’éventuelles évolutions du projet d’exploitation de terres rares sur la presqu’ile.
Le projet d’exploitation de terres rares sur la presqu’île d’Ampasindava, une localité dans le district d’Ambanja, suscite l’inquiétude des habitants concernés et des organisations de la société civile depuis plus d’une décennie. Jusqu’ici en phase d’exploration, le projet pourrait passer en phase d’exploitation cette année indique Clément Rabenandrasana, le coordonnateur de l’Organisation de la société civile sur les industries extractives (OSCIE). Il estime cependant que les données sur les réels avantages de l’exploitation par rapport aux couts environnementaux et sociaux sont insuffisantes à l’heure actuelle.
C’est dans ce sens que la plateforme mène un diagnostic et un état des lieux dans des zones d’intervention du projet d’exploitation. Les rencontres effectuées par l’OSCIE avec les représentants des communautés locales ont permis de noter les préoccupations des communautés locales sur l’impact du projet sur l’environnement. Clément Rabenandrasana souligne toutefois qu’une partie des habitants sont intéressés par les promesses d’emplois miroitées par la société minière. En effet, cette dernière s’est attelée à promouvoir le potentiel du projet sur le développement local. Dans son rapport, l’OSCIE avance que « l’Etat devrait entreprendre une enquête pour évaluer la contribution réelle du projet au développement local, régional et national. »
Aire naturelle protégée
L’OSCIE vise aussi entre autres à donner aux communautés locales les outils pour participer efficacement aux consultations mais aussi à formuler des actions légitimes. « Si l'État approuve néanmoins l'exploitation, il est essentiel de renforcer les capacités des communautés sur les droits humains, la gestion des plaintes, les pétitions et les recours et le suivi du processus de consultation et de prise de décision », peut-on lire dans le rapport.
Un article du Monde précise que la concession minière s’étend sur 300 km2 soit un tiers de la presqu’île d’Ampasindava, le reste étant classé en aire naturelle protégée. Elle englobe ainsi une quinzaine de villages dont les habitants seraient obligés de se déplacer si l’exploitation débute. Il faut savoir que les procédés d’extraction et de raffinage des terres rares sont jusqu’ici particulièrement nocifs pour l’environnement.
Appelées également métaux stratégiques, les terres rares constituent la face cachée de la transition énergétique. Elles sont notamment utilisées dans la fabrication des panneaux photovoltaïques mais aussi dans les batteries des voitures électriques.
Tolotra Andrianalizah