Les professionnels de la lutte contre la toxicomanie saluent l’annonce de la création d’un secrétariat d’Etat dédié à la lutte.
Lors de la présentation des membres du gouvernement, le président de la République Andry Rajoelina a annoncé la création de neuf secrétariats d’Etat dont un en charge de la Jeunesse et de la toxicomanie. Cette décision n’est pas anodine devant la prolifération de la consommation de drogue remarquée au cours des deux trois dernières années. « C’est le bon moment pour créer cette structure vue la situation actuelle », lance Haja Ramamonjisoa le président de l’ONG Ny Sahy, une association engagée dans la lutte contre la consommation de drogue, de tabac et d’alcool mais également vice-président d’African Tobacco Alliance. Il explique que dans la lutte contre les stupéfiants, il faut prendre en cote l’offre et la demande. « Quand on parle de drogue, les jeunes sont automatiquement concernés car ce sont les premières cibles de l’offre », ajoute-t-il.
Absence de statistiques
Pour Haja Ramamonjisoa le premier défi de la nouvelle structure qui va être créée sera d’élaborer une stratégie impliquant plusieurs acteurs car il rappelle que les drogues dures consommées à Madagascar sont pratiquement toutes importées. D’après lui, il s’agira aussi de redynamiser la prévention. Haja Ramamonjisoa explique qu’il existe trois paliers de préventions. La première d’adresse aux jeunes qui n’y ont pas encore touché. La seconde concerne les jeunes qui en ont déjà pris mais qui ne sont pas encore dans la spirale de la dépendance. Le troisième palier est la prise en charge des personnes qui sont déjà dépendantes. Dans ce sens, il indique qu’il est aussi important de multiplier le nombre de centres de sevrage. A l’heure actuelle, Madagascar ne compte que deux établissements publics dédiés, le second venant d’être inauguré à Itaosy après celui d’Anjanamasina.
Par ailleurs, il déplore l’absence de données sur le phénomène. « C’est un problème dans la lutte. On ne connait pas encore l’ampleur de la situation. Nous n’avons de données agrégées sur le nombre de toxicomanes ni sur les produits qui circulent. Il y a des drogues qui sont consommées mais dont on ignore l’existence. Le futur secrétariat d’Etat doit chercher à identifier tous ces produits. Les drogues évoluent avec le temps », souligne-t-il en ajoutant que la liste inscrite dans la loi 97-039 devrait être mise à jour.
Tolotra Andrianalizah