Depuis quarante ans, l'École Nationale d'Informatique (ENI) de Fianarantsoa se distingue comme un acteur majeur dans le domaine de la formation en informatique à Madagascar et au-delà . L’école fait cependant face au vieillissement de son corps enseignant.
Fondée il y a quatre décennies, l'ENI de Fianarantsoa est pionnière en matière d'enseignement de l'informatique à Madagascar. « Nous sommes la première école d’informatique à Madagascar et probablement parmi les premières en Afrique », souligne le directeur de l’école Thomas Mahatody. Cette longévité a permis à l'école d'accumuler une expertise inégalée dans le domaine de la formation en informatique. Ce qui caractérise les diplômés de l’ENI, selon le directeur c'est leur capacité à résoudre des problèmes. Les étudiants y acquièrent une solide formation dans les fondamentaux de l’informatique, ce qui les prépare à s’adapter aisément aux évolutions technologiques constantes.
Cela se manifeste d’ailleurs par un taux d’embauche impressionnant des sortants de l’école dont les compétences techniques sont reconnues dans le monde professionnel. Thomas Mahatody explique que les étudiants effectuent un stage en entreprise de six mois au cours de leur dernière année d'études, ce qui leur permet souvent de décrocher un contrat de travail avant même l'obtention de leur diplôme. Les sortants bénéficient également du réseau que les anciens ont tissés depuis dans le monde professionnel aussi bien à Madagascar qu’à l’étranger. Sur ce point, il convient de noter que les ingénieurs malgaches sont particulièrement recherchés à l’extérieur, une situation qui soulève des préoccupations quant à la fuite de cerveaux du pays. À ce sujet, le directeur de l’école adopte une perspective ouverte : « Je ne vais pas empêcher les jeunes de quitter le pays. S'ils partent, c’est qu'ils ont des opportunités et qu'ils sont demandés », déclare-t-il.
Une excellence à perpétuer
Parallèlement aux succès, l'ENI est confrontée à des défis internes. Le renouvellement du corps enseignant est devenu une priorité. « C’est effectivement l’un des problèmes actuels de l’ENI », admet Thomas Mahatody. Le processus de recrutement de nouveaux professeurs est en cours pour répondre à ce besoin crucial. Une question qui se pose avec ce renouvellement est celle de la préservation de l'identité de l'ENI. Le directeur exprime sa confiance dans le maintien de cette identité en indiquant que plusieurs diplômés de l’ENI dont certains étaient partis travailler à l’étranger, ont émis le souhait d’enseigner à l’école. « Le fait que les diplômés reviennent pour enseigner contribue à perpétuer l’excellence de l’école », conclut-il.
Tolotra Andrianalizah