Alors que le débat sur la castration fait rage, la ministre de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle, Lalatiana Rakotondrazafy, monte au créneau pour défendre le texte controversé approuvé par la Haute cour constitutionnelle (HCC).
Dans une riposte directe aux critiques sur la castration, la ministre et porte-parole du gouvernement Lalatiana Rakotondrazafy souligne le rôle de la HCC en tant qu'autorité suprême dans l'interprétation constitutionnelle. « Lorsque la HCC a jugé que la nouvelle loi, modifiant certains articles du code pénal relatifs aux peines pour les auteurs de viols, en particulier ceux perpétrés sur des mineurs, est conforme à la Constitution, aucune autre instance ne peut remettre cela en question », déclare-t-elle.
Cette réplique fait suite aux commentaires de l'ambassadrice de l'Union européenne, Isabelle Delattre Burger, ainsi qu'à ceux d'Amnesty International, dénonçant la castration comme un acte inhumain et dégradant. Un argument que réfute la ministre qui avance le caractère médical de la procédure. « Lorsque l'intention n'est pas de faire souffrir la personne et qu'il s'agit d'une sanction légale, il ne s'agit ni de torture ni de traitement inhumain, cruel ou dégradant, comme défini par les accords internationaux et notre Constitution », affirme-t-elle. Lalatiana Rakotondrazafy rejette dans la foulée les accusations selon lesquelles le texte serait contraire à l'article 8 de la Constitution qui interdit la torture. Par ailleurs, face aux critiques venant surtout de l’extérieur, la ministre indique qu’il s’agit d’une question de souveraineté nationale.
Au-delà du débat juridique que le texte pose, ses détracteurs doutent également de son efficacité. « Je ne pense pas que la castration soit une solution dissuasive pour les violeurs », lance l’ambassadrice de l’Union européenne qui prône l’éducation. Seul l’avenir le dira si la castration est efficace non car cette sortie de Lalatiana Rakotondrazafy reflète la détermination du gouvernement malgache à s’engager sur cette voie.
Tolotra Andrianalizah