Le Comité de sauvegarde de l’intégrité (CSI) a publié son rapport annuel pour l'année 2023, mettant en lumière les obstacles persistants entravant la lutte contre la corruption à Madagascar malgré les avancées législatives et institutionnelles.
Dans son rapport annuel pour l'année 2023 dévoilé aujourd'hui, le Comité de sauvegarde de l’intégrité (CSI) dresse un tableau mitigé de la situation de la lutte contre la corruption à Madagascar. Malgré les réformes visant à renforcer le cadre juridique et institutionnel, le rapport souligne une stagnation prolongée dans la lutte.
La présidente du CSI, Sahondra Rabenarivo, identife des facteurs internes majeurs qui entravent les progrès. Elle met en évidence les défis rencontrés dans la mise en œuvre de mesures anti-corruption, citant notamment la lenteur dans l'élaboration et l'adoption de textes réglementaires essentiels. « Avec le SAMIFIN par exemple, nous avons rencontré des difficultés considérables l'année dernière pour élaborer des décrets et des textes afin de répondre aux normes internationales contre le blanchiment d'argent », déclare Sahondra Rabenarivo.
HCJ
Le rapport met également en lumière une baisse des fonds alloués aux organes de lutte contre la corruption, passant de 19,43 milliards d'ariary en 2022 à 18,54 milliards en 2023, soit 0,14% du budget général de l’État à seulement 0,10%. Cette réduction soulève des préoccupations quant à l'engagement continu du gouvernement envers cette cause. Un autre point de préoccupation crucial est l'inactivité de la Haute cour de justice (HCJ), qui n'a reçu aucun dossier de mise en accusation cinq ans après sa création, les dossiers restant bloqués au niveau des députés. Le rapport du CSI appelle à une révision urgente du processus d'accusation à la HCJ, afin de garantir une répression efficace contre les actes de corruption.
Sahondra Rabenarivo souligne ainsi la nécessité d'une plus grande volonté politique pour opérationnaliser efficacement la lutte contre la corruption. « Il ne suffit pas d'adopter des lois et des décrets ; il faut les mettre en œuvre de manière concrète », affirme-t-elle.
Tolotra Andrianalizah