Entre 2022 et 2023, Madagascar a enregistré une diminution de 11% du flux des investissements directs étrangers (IDE), soulignant les difficultés du pays à attirer des investisseurs.
En effet, les IDE ont chuté de 468 millions de dollars en 2022 à 415 millions de dollars en 2023, selon le World Investment Report 2024 de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED). Ce rapport indique également une baisse globale de 2% des flux mondiaux d’IDE, atteignant 1 300 milliards de dollars en 2023, principalement en raison des tensions commerciales et géopolitiques actuelles. Pour les pays en développement la baisse est de 7% avec 867 milliards de dollars. En Afrique, la diminution est de 3%, les investissements s'élevant à 53 milliards de dollars.
Le rapport souligne également une réduction significative du financement des projets internationaux, avec une baisse de 25% du nombre de transactions et de 50% de leur valeur. Cependant, les pays les moins avancés ont vu une augmentation des flux d’IDE à 31 milliards de dollars, représentant 2,4% des flux mondiaux. Madagascar n’a donc pas profité de cette augmentation. Le climat des affaires dans le pays est souvent cité du doigt. L’un des moyens suggérés par le rapport pour stimuler les IDE est la digitalisation pour des procédures administratives simplifiées, un meilleur accès à l’information et plus de transparence. Sur ce front, Madagascar a l'Economic Development Board Madagascar dont la durée d'enregistrement figure parmi les plus courtes d’Afrique subsaharienne. Toutefois, les autres procédures sont encore laborieuses pour les investisseurs. Opaques, inefficaces et imprévisibles, c’est un vrai calvaire pour les opérateurs économiques à Madagascar.
Il convient de noter que le flux des IDE vers la Grande île a connu un important essor à partir de 2006 pour atteindre un maximum de 1,3 milliards de dollars en 2008, 1,2 milliards en 2009. Depuis, le flux des investissements a baissé pour se stabiliser aux alentours de 400 millions de dollars au cours des huit dernières années.
Tolotra Andrianalizah
