Le directeur général de la Jirama a apporté des explications à la situation actuelle de la compagnie. Faut-il le rappeler que les coupures d’eau et l’électricité se sont intensifiées ces dernières semaines à Antananarivo mais également dans les autres villes.
Vétuste. Ron Weiss a évoqué à plusieurs reprises la vétusté des équipements de la Jirama aussi bien dans la production d’eau que la production d’électricité lors d’une intervention à la télévision nationale. La période d’étiage est avancée pour expliquer le recours actuel au délestage pour le cas de la capitale. « Andekaleka devrait produire 120 MW mais à cause de l’étiage, la centrale ne produit que 40 MW le jour et 80 MW en soirée », explique le directeur général. Il ajoute qu’il n’y a pas assez d’eau pour faire fonctionner les quatre groupes de la centrale. Il en est de même pour le barrage de Mahitsy qui ne fournit plus que 6 MW au lieu de 20 MW. Pour améliorer la situation, Ron Weiss prévoit l’ensemencement de nuages ce samedi pour avoir de la pluie artificielle. Mais il ne s’agit que de solution à court terme. Le directeur général indique que la Jirama a surtout besoin d’investir dans de nouvelles centrales de production d’électricité. Il souligne que l’offre n’a pas suivi l’évolution de la demande. Il déclare que les discussions avec les partenaires techniques et financiers, notamment la Banque mondiale se poursuivent pour appuyer le plan de redressement de la compagnie qui prévoit justement des projets dans ce sens. Ron Weiss de préciser que les subventions que l’Etat accorde à la compagnie sont uniquement destinées à l’achat de carburant.
Patience
Ron Weiss indique que la situation de l’eau est pire. Le directeur général souligne une nouvelle fois la vétusté des infrastructures en faisant savoir que la plupart des centres de traitement d’eau ont entre 30 et 60 ans. Il en est de même pour les conduites, les pompes et les vannes. Les investissements nécessaires sont également conséquents selon Ron Weiss. Pour le cas d’Antananarivo, il rappelle que le besoin journalier est de 3 000 m3 pour une production actuelle de 2 000 m3.
Le directeur général s’est dit conscient de la médiocrité du niveau de service de la Jirama depuis plusieurs années. Il a tenu à signifier que le redressement de la compagnie demandera de l’argent et du temps. Les abonnés de la compagnie nationale devront s’armer de patience et de compréhension alors que les manifestations contre les coupures se multiplient à Antananarivo et dans les autres villes du pays.
Tolotra Andrianalizah