Aujourd'hui, 11 février 2025, on commémore le cinquantenaire de l'assassinat du Colonel Richard Ratsimandrava. Cinquante ans après ce tragique événement, le mystère reste entier.
‘’Tsy hiamboho adidy aho, mon Général’’ qui signifie littéralement ‘’je ne faillirai pas à mon devoir, mon Général’’. Ces mots, prononcés par le Colonel Richard Ratsimandrava le 5 février 1975 résonnent encore aujourd'hui, après qu’il accepta le transfert de pouvoir de la part du Général Ramanantsoa, alors à la tête du directoire militaire. Mais six jours plus tard, le 11 février, il fût assassiné à Ambohijatovo Ambony. Un meurtre politique ou un complot militaire ? Aucune version officielle n’a réellement apporté de réponse satisfaisante.
Joint au téléphone ce matin, Harilala Ranjatohery, historien et académicien apporte quelques explications concernant ces archives. « On connaît tous que l’affaire Ratsimandrava était un peu délicat et la plupart des archives ne sont plus accessibles ou sont perdus. On a par exemple entendu que la majorité des dossiers liés à cette affaire, conservés au palais d’Andafiavaratra, auraient été détruits lors de l’incendie des lieux en 1976. Cependant, des témoins ou acteurs de l’époque pourraient encore en posséder. Cinquante ans après, ces documents seraient utiles pour les chercheurs, et rien ne devrait plus empêcher leur accès, » s'exclame-t-il.
Aujourd'hui, une cérémonie de commémoration s’est tenue devant la stèle en mémoire du colonel Ratsimandrava à Ambohijatovo Ambony, en présence du Premier ministre Ntsay Christian. Une exposition photographique et des conférences sur le parcours de Ratsimandrava étaient aussi au programme au Palais d'Andafiavaratra.
Solidarité
Patriote et héros national. Ce sont les mots du Premier ministre lors de son allocution à Ambohijatovo ambony ce matin pour qualifier le courage et la bravoure du feu colonel Ratsimandrava. Commémoré depuis 2010, ce jour noir de notre histoire devrait selon le Général à la retraite et non moins président du Sénat Richard Ravalomanana être un levier pour une nouvelle ère de solidarité entre les trois forces de défense et de sécurité que sont l’armée, la gendarmerie nationale ainsi que la police nationale. D’après ses dires, les actes du colonel Ratsimandrava devraient être une source d’inspiration pour les militaires, les gendarmes et les policiers dans le but de faire régner l’ordre au sein de la société, mais aussi de faire respecter les règles d’éthique et de déontologie dans les rangs.
De son côté, le général de division Andry Rakotondrazaka, ministre délégué chargé de la Gendarmerie nationale, déclare « Force de défense et de sécurité qui ne faillit pas à son devoir et qui est prêt à mourir pour la patrie est le slogan de la cérémonie d’aujourd’hui. Vive la solidarité des FDS. »
Ravo Andriantsalama