Dix-huit accusés, dont le frère de la victime, ont été placés en détention provisoire dans les prisons d’Antanimora et de Tsiafahy le week-end dernier pour le meurtre de la maire de la commune rurale de Mangataboahangy, survenu vers la fin du mois dernier. Le tribunal donne un aperçu de l’avancement de l’affaire.
Bouclé, ou presque. Bien que le dossier attende de passer devant le juge pour un procès, l’affaire du meurtre de Narindraniaina Ranivoarivony, alias Rasazy Narindra, maire nouvellement élue de la commune de Mangataboahangy, dans la région Amoron’i Mania connaît un nouveau rebondissement. Hier, tard dans la soirée, la procureure de la République près le tribunal de première instance d’Antananarivo (TPI), Narindra Navalona Rakotoniaina, a apporté un éclaircissement sur le dossier. Dix-huit personnes, dont un membre de la famille de la victime, ont été placées en détention provisoire à Antanimora et Tsiafahy en attendant le procès.
Quatre chefs d’inculpation pèsent sur les accusés, à en croire les dires de la procureure. Les deux premiers, meurtre avec préméditation et complicité de meurtre, sont, d’après Narindra Rakotoniaina, des infractions passibles de travaux forcés à perpétuité. Ils sont également accusés de détention illégale d’armes et d’association de malfaiteurs.
La procureure avance des preuves accablantes pour les accusés. Elle avance, entre autres, l’interception par les enquêteurs de transactions téléphoniques, d’appels et de SMS, entre les commanditaires et les exécutants de l’acte. Selon elle, « ces appels téléphoniques et ces SMS peuvent constituer des preuves accablantes pour les accusés. Certains d’entre eux ont voulu effacer leurs traces, mais après des enquêtes approfondies, le rôle de chaque accusé dans l’affaire a pu être prouvé. L’enquête se poursuit. »
Présomption d’innocence
Elle contredit donc les allégations des membres de la famille de la victime, qui clament l’innocence du proche de la défunte, inculpé dans le cadre de cette affaire. En effet, dans une conférence de presse donnée samedi dernier, la famille de Rasazy Narindra explique qu’il est peu probable qu’un des leurs ait orchestré ce meurtre.
Ils demandent par la même occasion la divulgation des noms et des photos de tous les prévenus dans l’affaire. Actuellement, seul le nom de ce proche est connu parmi les accusés. Lors de son explication d’hier soir, Narindra Navalona Rakotoniaina réfute la demande de la famille. Selon elle, la présomption d’innocence implique que ni les noms ni les photos des prévenus ne peuvent être publiés. « Il est nécessaire de rappeler que la loi interdit la divulgation des noms ou des photos des prévenus sur les réseaux sociaux. J’invite tous les acteurs de ces réseaux à se conformer aux lois et à accorder la présomption d’innocence jusqu’à ce qu’une décision définitive soit prise », explique-t-elle.
Pour rappel, Rasazy Narindra a été tuée le vendredi 21 février dernier après avoir subi une embuscade sur la route d’Amborompotsy. Elle revenait avec son frère de la cérémonie de pose d’écharpe en tant que maire à Ambositra. À noter que Rasazy Narindra est le troisième maire de cette commune assassiné en fonction.
Ravo Andriantsalama