La mise en œuvre de la nouvelle Stratégie Nationale de Lutte contre la Corruption (SNLCC) porte ses fruits. Hier, dans les locaux du BIANCO à Ambohibao, un mémorandum d’entente a été signé entre cette entité et l’Agence de Recouvrement des Avoirs Illicites (ARAI). Dans la foulée, le personnel de l’ARAI a procédé à une déclaration de patrimoine, conformément à la législation en vigueur.
Une collaboration renforcée pour l’application des lois anticorruption et le recouvrement des avoirs illicites. C’est dans cette optique que le Bureau Indépendant Anti-Corruption (BIANCO) et l’Agence de Recouvrement des Avoirs Illicites (ARAI) ont signé hier un mémorandum d’entente dans les locaux du BIANCO à Ambohibao. L’objectif est de mettre en place une synergie d’action et d’échange d’informations pour une efficacité accrue de la nouvelle Stratégie Nationale de Lutte contre la Corruption (SNLCC).
Le directeur général par intérim de l’ARAI, Rado Rajhonson Andrianjatovo, a souligné l’importance de ce mémorandum : « Cette collaboration est cruciale, car la saisie ou le gel des avoirs illicites doit intervenir dès les enquêtes préliminaires. Si cette étape n’est effectuée qu’au moment des enquêtes de fond, il est déjà trop tard : il n’y a plus rien à saisir. »
Le directeur du BIANCO, Gaby Nestor Razakamanantsoa, a quant à lui précisé que cette collaboration vise également à prévenir les infractions de corruption. Selon lui, « la peur de la prison n’est plus un frein efficace pour les corrompus. Ainsi, pour lutter contre la corruption, il est essentiel de saisir les biens obtenus illicitement. Si nous parvenons à restituer à l’État les avoirs illégaux ou issus de la corruption, il n’y aura plus de raison de continuer à corrompre. Par conséquent, la corruption disparaîtrait progressivement. »
Engagements mutuels
Le mémorandum précise six engagements pour chacune des deux parties. D’une part, le BIANCO s’engage à partager des informations stratégiques avec l’ARAI, à faciliter les saisies des avoirs et à renforcer les capacités des agents dans la lutte contre la corruption. D’autre part, l’ARAI assurera le suivi des saisies et participera activement à la récupération des biens saisis.
Mise en place depuis 2021, la signature de ce mémorandum pourrait aider l’ARAI à franchir un cap. Cette agence, qui, selon son directeur général par intérim, rencontre des difficultés dans la confiscation des biens illicites, espère ainsi surmonter ces obstacles : « Nous avons plusieurs décisions de confiscation, mais aucun bien à saisir. Même pendant les enquêtes, lorsqu’on examine les comptes bancaires, on constate qu’il n’y a déjà plus aucun fonds disponible », a déploré Rado Rajhonson Andrianjatovo à sa sortie du BIANCO hier.
En marge de cette signature, ce premier responsable et ses collaborateurs ont procédé à une déclaration de patrimoine, se conformant ainsi à la loi anticorruption du pays.
Ravo Andriantsalama