L’association des taxi-villes de la CUA réagit suite à l’adoption des dépenses obligatoires pour les transporteurs dans le budget primitif de la commune. Les chauffeurs de taxi déclarent ne vouloir payer qu’une partie des exigences de la circonscription.
Exorbitant. C’est le sentiment des professionnels du taxi de la capitale face aux nombreuses sommes d’argent que la commune urbaine d’Antananarivo souhaite leur faire payer. Adopté dans le budget primitif de la circonscription la semaine dernière, il a été convenu que les taxi-villes paient environ 340 000 ariary par an à la commune, à titre de droit de stationnement, de visite de conformité et de licence. Lors du vote à l’hôtel de ville jeudi dernier, Clémence Raharinirina, conseillère municipale et présidente de l’association des taxi-villes de la commune urbaine d’Antananarivo (FTAR), s’est dite indignée par cette décision. Elle n’a pas participé au vote et a préféré s’entretenir avec la presse.
Aujourd’hui, en fin de matinée, les membres de l’association se sont réunis à leur siège à Ankazomanga et ont tenu une conférence de presse. La décision de la CUA a déplu aux taximen, et ils ont tenu à le faire savoir. Brandissant des pancartes, ces derniers dénoncent une décision unilatérale, prise sans que leur avis n’ait été recueilli. Ils annoncent qu’ils ne paieront pas l’intégralité des sommes demandées par la commune. Un membre de l’association explique : « Nous avons adressé une lettre à la maire et aux responsables de la commune pour leur faire part de nos préoccupations. Nous avons également émis des suggestions. Par exemple, nous acceptons de payer les trente mille ariary annuels de droit de stationnement et les cinquante mille ariary de droit de visite de conformité, mais nous refusons de payer les deux cent mille ariary de fourrière et nous refusons de faire des contre-visites. »
Discussions
Selon ces chauffeurs de taxi, s’ils acceptent toutes les exigences de la commune, il deviendra encore plus difficile de joindre les deux bouts. En effet, outre ces dépenses liées à la CUA, ils doivent encore s’acquitter de divers impôts et taxes auprès du fisc. Un autre membre du FTAR déclare : « En ce moment, les temps sont durs. Si nous acceptons de payer les sommes énormes demandées par la CUA, nous allons couler. Beaucoup d’entre nous ont déjà du mal à compléter les versements journaliers. »
Par ailleurs, le FTAR demande à ce qu’il y ait davantage de discussions entre les responsables étatiques et les associations de transporteurs avant de prendre des décisions, afin de trouver la solution la plus adéquate. Pour l’association, les lois sur les transports sont floues et devraient être appliquées à tous, sans discriminations. Ils souhaitent particulièrement évoquer le cas des taxi-moto, qui continuent de gagner du terrain. Ils affirment ne pas avoir peur de la concurrence, mais demandent l’application stricte de la loi pour tous les transporteurs.
Ravo Andriantsalama