Afin d’améliorer l’accès à l’énergie durable pour tous à Madagascar, la coopération allemande (GIZ) a présenté, le 7 mars dernier, la troisième phase du projet PERER. Carlos Miro, chef de projet, explique les difficultés de la Grande Île dans son projet d’électrification pour tous et propose des solutions à travers ce projet, qui sera principalement axé sur le Grand Sud de l’île.
Un taux d’électrification alarmant
Avec un taux actuel d’électrification de 36 %, Madagascar figure parmi les pays africains ayant les taux les plus bas, selon Carlos Miro, chef du projet Promotion de l’Électrification Rurale par les Énergies Renouvelables (PERER) au sein de la coopération allemande (GIZ). Dans cette optique, ce projet vise à aider Madagascar à atteindre son objectif de porter le taux d’électrification à 80 % d’ici 2030, en doublant la capacité en énergie renouvelable et en étroite collaboration avec le secteur privé. Selon ses dires, « aujourd’hui, à Madagascar, le taux d’électrification s’élève à 36 %. C’est l’un des taux les plus faibles d’Afrique. Cela signifie qu’environ 19 millions d’habitants n’ont pas encore accès à l’électricité, notamment en milieu rural. »
Pour ce faire, le gouvernement malgache a besoin de soutiens de tous les horizons, y compris du secteur privé. C’est dans ce contexte que la troisième phase du programme PERER intervient, dans le but d’œuvrer pour un accès durable et équitable à l’énergie à Madagascar. « Le fait que Madagascar affiche un taux d’électrification très bas représente une opportunité pour le secteur privé. On estime que le volume d’investissement nécessaire s’élève à environ 7 milliards de dollars, dont plus de la moitié devrait provenir du secteur privé », poursuit le chef de projet.
Améliorer l’accès à l’énergie dans le Grand Sud
Le projet se fixe pour objectif d’améliorer l’accès à l’électricité dans les régions pilotes du Grand Sud, en soutenant la mise en place d’un cadre réglementaire favorable, en accompagnant des projets d’électrification et en encourageant les usages productifs de l’énergie. Pour sa mise en œuvre, PERER adopte l’approche du Cadre de l’Électrification Rurale Intégré (CERI), qui offre une approche plus territoriale et multi-technologique afin de maximiser l’accès à l’électricité dans les zones rurales. « Le modèle CERI vise à appuyer le développement de grands projets d’électrification au niveau d’un district, afin d’atteindre l’accès universel à l’électricité à un coût abordable, en utilisant plusieurs solutions d’électrification décentralisées et plusieurs sources renouvelables. Ce modèle nous permet de développer des outils afin d’intégrer toutes ces solutions dans un plan et un modèle financier uniques », conclut Carlos Miro.
Ravo Andriantsalama