L'accès limité aux infrastructures numériques et le coût élevé de la connectivité sont les deux principaux obstacles à la digitalisation de Madagascar. Ces défis ont été soulignés lors de l'atelier sur le Digital Readiness Assessment ou DRA, qui s'est tenu ce matin au Carlton Anosy.
Un combat de longue haleine. Face à la mondialisation et à la montée en puissance des nouvelles technologies, Madagascar s'engage dans un processus de transformation numérique et de numérisation des structures gouvernementales. Afin d'évaluer le niveau de préparation numérique du pays, le ministère du Développement Numérique, des Postes et des Télécommunications (MNDPT), en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), a organisé ce matin le quatrième atelier dans le cadre de l'« Évaluation de la Préparation Numérique » (DRA). L'événement s'est déroulé au Carlton Anosy et a permis de présenter les points forts du pays ainsi que les défis à relever dans le secteur du numérique.
Bien que la Grande Île ait fait des progrès importants en matière de préparation au numérique ces dernières années, plusieurs obstacles doivent être surmontés pour exploiter pleinement le potentiel du territoire dans ce domaine. Le premier de ces défis reste l'accès limité aux infrastructures numériques, particulièrement marqué dans les régions éloignées des grandes villes. Cela se traduit par une faible couverture des réseaux internet ou encore l’inexistence d’un data center dans le pays. Le coût élevé de la connexion internet et la fracture numérique persistant en termes de compétences constituent également des freins importants. Les responsables de l'atelier ont toutefois mis en avant les atouts du pays en matière de numérique et de digitalisation, notamment le développement du « mobile money », le dynamisme des startups locales et une volonté politique affirmée d'investir dans ce secteur.
Fracture numérique
À la fin de l'atelier, la ministre du Développement Numérique, des Postes et des Télécommunications, Stéphanie Delmotte, a précisé les priorités actuelles de l'État dans le domaine de la digitalisation : « Nous nous concentrons actuellement sur la mise en place des structures nécessaires à la transformation numérique du pays. L'objectif est de valoriser les données afin de lutter contre l'économie informelle, qui engendre la pauvreté. Pour ce faire, il est essentiel de prioriser la mise en place de centres de données et d'infrastructures de connectivité. Nous allons également mettre l'accent sur une utilisation plus efficace de l'intelligence artificielle dans la création de ces centres de données, ainsi que sur le renforcement des compétences numériques et de l'expertise malgache. »
De son côté, le représentant résident adjoint du PNUD Madagascar, Jean François Dubuisson, a expliqué que l'objectif principal de son organisation est d'accompagner le peuple malgache dans un développement inclusif et durable : « Nous souhaitons réduire la fracture numérique et travaillons en étroite collaboration avec le MNDPT pour établir un diagnostic complet de la situation numérique à Madagascar. La présence aujourd'hui des institutions publiques, dont vingt-quatre ministères et douze institutions, nous permet d'avoir une vision globale de la situation actuelle et d'identifier au mieux les priorités du gouvernement pour renforcer l'inclusion numérique. »
Il est à noter que le DRA est un outil stratégique permettant d'évaluer la situation actuelle du numérique à Madagascar et d'identifier les leviers d'accélération de la transformation numérique du pays. Cet outil est actuellement déployé dans quarante pays. Avant l'événement d'aujourd'hui, le ministère avait déjà organisé deux ateliers pour consulter l'ensemble des acteurs concernés.
Ravo Andriantsalama