En 2022, le Fifamanor, centre de recherche dédié à l’agriculture et à l’élevage, a acquis un générateur d’azote liquide. Cette acquisition visait à renforcer la production de semences bovines en assurant un approvisionnement constant en azote, élément indispensable à leur conservation. Trois ans plus tard, bien que la machine soit toujours opérationnelle, l’objectif initial d’accroître le stock de semences congelées pour promouvoir l’insémination artificielle n’a pas été atteint.
Selon une source interne, le principal obstacle est le manque de taureaux reproducteurs. En 2019, le centre en comptait près de deux cents. Aujourd’hui, il n’en reste que quatorze, en raison de blocages administratifs ayant retardé les financements. Cette situation a privé le Fifamanor des ressources nécessaires pour nourrir son cheptel. Faute de production suffisante, le centre se contente désormais de stocker des semences importées par des entreprises privées.
Face à cette situation, le Fifamanor a dû trouver une alternative. Le surplus d’azote liquide produit par le générateur est ainsi mis en vente. « La machine a été installée pour conserver les semences bovines, mais d’autres acteurs s’approvisionnent également chez nous, notamment des chercheurs exportant des tissus biologiques et des entreprises utilisant l’azote pour la conservation de vaccins destinés à la volaille », explique Heritiana Raoelimanana, directeur du Fifamanor.
Toutefois, le centre peine à répondre à la demande. Une panne, survenue après un impact de foudre, a réduit la capacité de production. Comme de nombreux établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC), le Fifamanor se heurte à la lourdeur des procédures administratives, compromettant ainsi l’atteinte de ses objectifs.
Fortunat Rakotomandimby et Ravo Andriantsalama