Une manifestation des marchands de rue du centre-ville a éclaté ce matin. Ils refusent de s'installer dans les stands proposés par la CUA au pavillon. Les forces de l'ordre sont intervenues, les gaz lacrymogènes ont été utilisés, et un homme a été arrêté.
Ce matin, les rues du centre-ville, du côté d'Analakely, sont devenues le théâtre d'un affrontement entre les forces de défense et de sécurité et les marchands de rue. Ces derniers expriment leur mécontentement après la décision de la commune urbaine d'Antananarivo de les expulser des trottoirs, qui jusqu'à présent en faisaient office de marché.
Depuis le début de la manifestation, un homme a été interpellé par les forces de l'ordre. Mais cela n'a pas stoppé la manifestation ni calmé l'ardeur des manifestants. Vers 10h30, les premiers bruits des gaz lacrymogènes ont retenti du côté d'Ambodifilao pour disperser les manifestants, qui ont également commencé à jeter des pierres vers les forces de l'ordre.
Ces marchands de rue refusent de quitter les trottoirs pour se déplacer vers des marchés qui, selon eux, ne répondent pas à leurs besoins. Selon Evelyne, une commerçante, la maire Harilala Ramanantsoa n'a pas tenu ses promesses envers les marchands de rue. D'après elle, « Lors de sa campagne électorale, la maire est venue vers nous en nous promettant que, si nous la soutenions, elle ne toucherait pas à notre commerce. Nous lui avons donné notre soutien, mais une fois élue, elle nous tourne le dos. Ce n’est pas juste. Elle nous avait promis un marché Manarapenitra, mais il n’y a rien jusqu’à maintenant. On nous chasse des trottoirs et on nous attaque dans la rue, alors que les places qui nous sont proposées sont plus petites qu’une toilette. »
Compromis                                                                    Â
Certains d’entre eux sont même restés sur place depuis la nuit dernière. C’est le cas de Jenny, qui explique vouloir protéger ses marchandises : « Nous sommes restés ici depuis la nuit pour sécuriser nos marchandises. Il y avait des rumeurs disant que les forces allaient débarquer dans nos dépôts. Nous sommes donc restés pour protéger nos biens », a-t-elle expliqué. Malheureusement, ces mesures n'ont pas empêché la saisie de leurs biens par les forces de l'ordre. Selon leurs témoignages, la plupart des échoppes et petits stands en métal ont été perquisitionnés par les autorités.
À l’heure où nous avons quitté les lieux, vers midi, la situation s'était quelque peu calmée, bien que les manifestants soient restés dans les parages. Les flammes des pneus brûlés dans les rues continuaient de provoquer un nuage de fumée grisâtre. De son côté, la maire Harilala Ramanantsoa a tenu une conférence de presse vers 13 heures. Selon elle, plus de 500 places sont disponibles pour les marchands, entre le pavillon et l’esplanade d’Analakely. Elle reconnaît que cela pourrait faire des mécontents, mais affirme qu’il faut avancer pour le développement de la commune. En effet, les marchands ne veulent pas s'installer dans ces places proposées par la commune, car, selon eux, ces espaces sont trop exigus. Cependant, Harilala Ramanantsoa précise que les marchands qui accepteront de s’installer dans ces lieux ne paieront pas de frais de marché pendant un mois, le temps de s’adapter à la nouvelle situation.
Voulu ou pas, rien n’est sûr mais cette assainissement coïncide avec la future visite du président français Emmanuel Macron vers la fin de ce mois en tant qu’invité au sommet de la commission de l’océan indien (COI).
Ravo Andriantsalama