Bien qu’elle soit encore peu connue et sous exploitée aujourd’hui, l’agriculture urbaine constituerait une alternative intéressante et viable. Parti d’un projet familial, Aiko urban vegetable garden est une petite ferme péri-urbaine dans la commune d’Ambohidratrimo. Basé au départ sur un « hobby » et la passion, ce projet agricole péri-urbain a atteint aujourd’hui un stade professionnel.
Pouvez-vous nous parler un peu des débuts du projet Aiko urban vegetable garden ?
Aiko Urban Vegetable Garden : Pour la petite histoire, Aiko a commencé par un petit projet familial initié au départ par nos parents qui avaient déjà une ferme dans les années 80. Leur aventure les ont, par la suite, menés au Kenya, mais ils ont ressenti le besoin d’avoir un endroit qui serait leur « home sweet home » à leur retour à Madagascar. Ils ont décidé d’optimiser le terrain familial qui était déjà à leur disposition et ont commencé par des tests. Après quelques années de gestation, en 2012, nous avons décidé de partager ce que nous avons acquis et vécu à l’extérieur, combiné avec les méthodes et les produits qu’il y a ici à Madagascar. C’est là qu’est né le projet Aiko Urban Vegetable Garden. Aujourd’hui nous avons « pitché » le projet en intégrant la famille NextA, et le petit projet familial Aiko Vegetable Garden commence à prendre son envol. Â
Comment s’est fait le passage du stade de projet familial à la structure professionnelle ?
Aiko Urban Vegetable Garden : Une fois que nous avons décidé de monter une structure professionnelle, il a fallu trouver un business model qui s’adapte et notamment répondre à la question essentielle et cruciale qui est « Comment satisfaire un besoin ? ». Nous nous sommes basés sur le panier moyen de la fréquence d’achat qu’aurait un foyer pour pouvoir trouver la moyenne.
Qu’en est-il de la rentabilisation du système ?
La rentabilité se construit dans le temps. A court terme, il y a le premier achat et la prise de connaissance du produit; à moyen terme, il y a le système de fidélisation pour que les gens achètent régulièrement par semaine. Et, à long terme, les clients ressentent le besoin de venir sur terrain pour cultiver les légumes et fruits de leur choix et qu’ils consomment.
Nous mettons plus en avant et nous favorisons surtout le circuit court de distribution. Aussi, nos clients sont surtout des particuliers qui sont conscients des enjeux et qui désirent savoir d’où viennent les produits qu’ils consomment. Il y a également les personnes qui ont émis un intérêt pour notre projet, mais cela n’empêche que, dans l’évolution, il est possible qu’on aille plus loin. Mais, pour l’instant on avance pas à pas avec la structure.
Votre objectif à moyen terme ?
Aiko Urban Vegetable Garden : En termes de structure, nous espérons pouvoir implémenter la structure dans d’autres régions ou pouvoir couvrir plus qu’Antananarivo avec nos produits. Par ailleurs, notre principale ambition est surtout de pouvoir créer une révolution alimentaire. L’idée est d’inciter les personnes à « manger sainement » pour qu’il y ait ainsi moins de gaspillage. Pour nous, le principe est simple : l’alimentation est une des premières nécessités pour vivre, mais ce que nous mangeons contribuera également à notre capital santé. Donc, l’idée est de créer une révolution alimentaire pour faire en sorte que les gens mangent bien et mangent surtout sain.
Par rapport à ces années, pouvez-vous affirmer que cette activité permet de vivre ?
Aiko Urban Vegetable Garden : Oui, l’agriculture urbaine est une activité qui permet bel et bien de subvenir aux besoins de la famille. Mais il faut, avant tout, avoir bien étudié tout le système et l’appréhender et surtout bien ficeler son business model. Ensuite, le fait de comprendre et d’identifier les besoins des gens permet naturellement d’y répondre ou du moins de savoir s’y adapter.
Un mot pour les jeunes qui sont inspirés par le projet Aiko Urban Vegetable Garden ?
Aiko Urban Vegetable Garden : C’est toujours réconfortant de voir que notre projet a un impact sur les autres et nous incitons même les jeunes à adopter cette voie. Nous sommes disponibles pour ceux qui aimeraient découvrir notre ferme et mettre la main à la pâte, sauf en ce moment, en raison de la situation sanitaire et des risques. Nous sommes également ouverts à ceux qui aimeraient échanger, comprendre ou apprendre pour ensuite travailler avec nous ou se mettre également à l’agriculture urbaine.