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©Freddy/Sary Kanto
Jeannia : «… les artistes n’ont pas encore la place qu’ils devraient avoir à Madagascar ».

Battle inter Océan Indien : Jeannia Blast’in mène la danse

La danseuse malgache Jeannia Blast’in a remporté la Battle Afro inter Océan Indien organisée par WAKE UP Session. C’est à l’île Maurice que l’événement devait se passer mais à cause de la fermeture des frontières, ils ont décidé de le faire en ligne. Jeannia a affronté Maurice en première partie et les Comores en finale. Elle s’est démarquée par son peps. Voici l’interview qu’elle a accordée au Studio Sifaka.

Parle-nous un peu de ton parcours dans la danse.

J’ai commencé à danser à l’âge de 4 ans. Malheureusement, j’ai eu un accident et j’ai dû arrêter. J’ai repris à 13 ans en commençant par un concours dans mon école, Stella Maris à Toamasina. C’est comme cela que je suis entrée dans les disciplines de danse. J’ai commencé par le break dance. Après, grâce à des formations, je me suis tournée vers d’autres styles. Actuellement, je fais même de la dance contemporaine, traditionnelle mais je pratique aussi presque toutes les styles de danse urbaine : l’afro, le dancehall, le krump, le hip-hop et le break dance.

Tu diriges aussi une école de danse à Toamasina ?

J’ai d’abord créé Blast’in Crew en 2014. Ensuite, quand j’ai eu un peu de visibilité grâce aux concours, des parents m’ont demandé si je pouvais enseigner la danse à leurs enfants. J’ai donc décidé en 2018 de créer ma propre école qui s’appelle Blast’in dance school. On a actuellement plus de 70 élèves.

Tu participes beaucoup à des concours et autres événements internationaux, qu’est-ce qui te motive ?

Plus tu rencontres des gens, plus tu évolues en fait. Et moi, ce que j’aime dans la danse, c’est de voir de nombreuses facettes comme la diversité d’un pays à l’autre. Cela m’inspire beaucoup pour créer mes chorégraphies.

Tu as écrit sur ta page Facebook que « la danse mérite d'avoir de la valeur dans notre pays ». Que veux-tu dire par là ?

Moi, je trouve que les artistes (danseurs, peintres ou autres) n’ont pas encore la place qu’ils devraient avoir à Madagascar, alors que beaucoup ont du talent. Comme j’ai fait des voyages à l’extérieur, j’ai vu que, dans les autres pays, les danseurs peuvent gagner leur vie avec la danse. Ici, très peu d’entre nous y arrivent.

Que faut-il faire pour donner à la danse la place qu’elle mérite ?

D’abord, il nous faut plus d’écoles de danse, très professionnelles, qui pourraient diplômer des danseurs. Ensuite, nous avons besoin de matériel, de grandes salles de danse, et des salles de spectacle. En ce moment à Toamasina, nous faisons des spectacles dans les gymnases. Je sais que ce n’est pas très évident de faire des comparaisons, mais dans d’autres pays, ils ont vraiment tout. Cela les motive et leur permet d’évoluer rapidement. Et en dernier lieu et non des moindres, il faut à tout prix considérer les artistes. Là, on est en train de créer une fédération grâce à notre président à Antananarivo, le président de « Mpandihy eto Gasikara ».      

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