Chaque année, environ 4.500 étudiants malgaches quittent Madagascar pour étudier à l’étranger. Plus de 60% d’entre eux rejoignent la France. D’autres vont au Maroc, au Canada, aux Etats-Unis, en Allemagne ou à l’Ile Maurice, comme le cas de Tsanta Rakotoarimanga, 21 ans et Christophin Rakotomalala, 24 ans. De retour au pays, en décembre 2019, les deux amis ont décidé de créer une agence de placement universitaire afin d’aider les jeunes malgaches dans leurs projets d’étudier à l’étranger. Interview avec Tsanta Rakotoarimanga.
"Nous avons vraiment galéré dans les démarches
et les préparatifs de notre départ à l’étranger."
Qu’est-ce qui vous a amenés à créer Dream Study Agency ?
L’idée nous est venue quand nous étions encore à l’Ile Maurice. Nous sommes surtout partis de notre expérience personnelle. Nous avons vraiment galéré dans les démarches et les préparatifs de notre départ à l’étranger. Et même une fois là -bas, ce n’était pas du tout facile de s’adapter. Nous aurions aimé avoir quelqu’un qui nous dise que faire, où aller et à qui parler. Et c’est maintenant ce qu’on souhaite apporter à la jeunesse malgache.
D’après vous, est-ce que les jeunes malgaches connaissent ou s’intéressent aux services des agences de placement universitaire ?
Je n’ai pas de chiffre exact mais si je prends l’exemple de l’Ile Maurice, je dirais que près de la moitié des étudiants malgaches sont passés par une agence de placement pour atteindre leurs buts respectifs.
On dit que cela coute cher d’étudier à l’extérieur. Comment pensez-vous aider les jeunes malgaches à dépasser ce blocage financier ?
Effectivement, le coût financier est sûrement le premier frein pour beaucoup d’entre nous, moi-même y compris, à l’époque. Pour mon cas, j’ai dû enchaîner les petits boulots, sacrifier mes soirées et mes week-ends pour travailler afin de gagner de l’argent. Toutefois, il faut savoir que les coûts varient d’une université à l’autre, d’un pays à l’autre. A l’Ile Maurice par exemple, les frais de scolarité des universités publiques sont largement accessibles. Un étudiant à Madagascar débourse à peu près la même somme en une année dans une université privée. Pour dire qu’il n’y a pas de grande différence. En plus, il y a la possibilité de bénéficier d’une bourse jusqu’à 50%, selon les cas.
Qu’est-ce que vous proposez de plus par rapport aux autres agences de placement qui existent déjà au pays ?
Pour le moment, nous proposons deux destinations uniquement : l’Ile Maurice et le Rwanda. Le fait est que nous connaissons le parcours étant donné que nous sommes déjà passés par là . Nous souhaitons capitaliser notre expérience, faire en sorte que les autres ne commettent pas les mêmes erreurs que nous.
Notre service est assez complet : conseils et orientations, procédures d’admission, assistance à la demande de visa, recherche d’hébergement, organisation voyage et des conseils psychologiques. Nous avons également des représentants là -bas qui prendront le relais, une fois que l’étudiant débarquera à l’aéroport. Il sera accompagné pendant une semaine le temps de s’habituer à sa nouvelle vie. C’est également un moyen de rassurer les parents qui sont restés ici.
Enfin, nous travaillons actuellement sur une plateforme en ligne qui s’appelle Mapwess. Il s’agit d’un outil pour faciliter l’envoi et l’accueil d’étudiants malgaches à l’étranger, à commencer par l’Ile Maurice.