On l’a surtout connu en tant que présentateur du journal chanté « Clash info », mais Mirindra Randrianarisoa alias Bolo, a toujours eu une bonne plume et la musique dans la peau. Ayant débuté dans des groupes comme Red Matahari ou Anatii, il a ensuite intégré le collectif Basy Gasy. En marge de tout cela, il a sorti plusieurs sons en solo comme « Sipa manidina » ou « Anao ny anao ». Clash info s’est ensuite présenté comme une opportunité pour démontrer au plus grand nombre ce qu’il vaut. Après cette expérience, il estime avoir réuni toutes les conditions nécessaires pour faire de la musique dans le minimum des normes requises. Il répond à nos questions dans ces quelques lignes.
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« Pas avec des clichés comme « je t’aime »
ou
« Je te hais » mais en abordant poétiquement le sexe. »
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On sent encore plus de maturité dans vos deux derniers morceaux, quelle en est la raison ?
Je voudrais mettre en place un standard dans le monde de l’art à Madagascar. J’aurais pu choisir un endroit sympa pour faire le clip et chanter tout simplement. Mais je ne veux pas que les gens s’habituent à la médiocrité. J’aimerais mettre en avant des produits sur lesquelles on a intensément bossé, investi du temps et de l’argent.        Â
Quelles thématiques évoquez-vous dans vos chansons actuellement ?
Avec Doudou, je parle d’amour à ma manière. Pas avec des clichés comme « je t’aime » ou « je te hais » mais en abordant poétiquement le sexe. On oublie souvent que cela fait partie de l’amour. J’estime nécessaire de briser ce tabou puisque c’est cela qui pousse les jeunes à avoir des relations en cachette et c’est ce qui favorise les grossesses non désirées.
« Masoalina », par contre, parle d’environnement, d'insécurité et d’obscurité. Quand le soleil se couche ou quand l’électricité est coupée, vous ne voyez plus rien, tel un aveugle. Quand quelqu’un veut vous faire du mal, il y a du « Masoalina », de l’obscurité dans son esprit.
Dans la chanson principale de mon prochain album, j’essaie aussi d’orienter les jeunes. Je leur dis qu’il est possible de réussir sans forcément suivre la voie de nos aînés (devenir docteur ou magistrat). Il suffit de conjuguer ce qu’on aime avec notre identité. Nous ne pouvons pas revenir à nos traditions, mais nous pouvons évoluer avec, en rejetant ce qui est mauvais et en gardant ce qui est bien.
Comment est-ce que vous créez vos chansons ? D’où vient votre inspiration ?
Pour résumé, avant on prenait un instrumental, on choisissait un thème et on écrivait. Mais j’ai trouvé une petite technique pour raconter une belle histoire. D’abord, on écrit une petite histoire sur un papier pour raconter la journée par exemple. Puis, sur une autre feuille, on essaye de structurer la chanson en faisant des rimes avec ce qu’on a pris note. J’ai trouvé cela chez Clash info. Puisque les articles étaient déjà écrits par les journalistes, il me suffisait de construire les rimes.
Par contre, je n’ai pas utilisé cette technique avec Doudou et Masoalina. L’inspiration m’est juste tombée du ciel. J’ai entendu des mélodies dans ma tête, le texte a suivi. Il n’y a pas de secret ou de magie. Ce qui est sûr, c’est qu’il faut s’exercer tout le temps. Même si l’inspiration ne vient pas, on prend une feuille et on essaie d’écrire.
Quels sont vos projets maintenant après la sortie de Masoalina ?
Déjà , il y a mon prochain titre qui s’intitulera « Te ho anao » dont vous avez sûrement déjà entendu les extraits qu’on a mis au début et à la fin de la chanson « Doudou ». A part cela, on a déjà hâte de sortir la chanson principale de l’album. Je pense que tout le monde s’y reconnaitra. Le titre est déjà connu mais je vais garder le suspens. Je vais juste donner un indice : il s’agit d’un nom d’aliment.