Le restaurant Ikala Kara a ouvert ses portes le 16 juin dernier, en pleine crise sanitaire mondiale. A voir le décor de la salle, on se croirait dans une gargote d’Antananarivo. Il se trouve pourtant à Marseille, en France, et sert des plats typiquement malgaches. Voici notre entretien avec la gérante, Lieh-yao Rasoarivelo Cathy Lalao, née d’un père vietnamien et d’une mère malgache.
Qu’est-ce qui vous a poussé à investir en France ?
Je voulais vraiment répondre aux besoins des Malgaches à Marseille car je pense qu’un restaurant typiquement malgache avec du karaoké malgache c'est ce qui nous manquait ici. Et j'en suis fière car même si ce n'est que le début, je vois que cela plaît bien à mes compatriotes. Le 8 août prochain, j'inaugure mon restaurant avec le futur consul que je ne connais pas encore ainsi que notre vice consul comme invité d'honneur car j'ai vraiment envie de marquer le fait qu’on est fiers d'être Malgache et que, même loin de notre pays, on a un petit coin de rencontres où on pourrait vraiment se sentir à Madagascar.
Pourquoi ouvrir un resto en pleine crise sanitaire ?
Je suis juste tombée au mauvais moment car j'avais plein de démarches à suivre avant la concrétisation de l'achat du fonds de commerce et c'était bouclé juste peu de temps avant le confinement total. Après, ce n'est pas si négatif pour moi car cela m'a donné du temps pour mes travaux, et aussi financièrement parlant, cela m’a été profitable.
« Un restaurant avec du karaoké malgache c'est ce qui nous manquait ici »
Comment vous procurez-vous les produits typiquement malgaches ?Â
Et bien, vu la fermeture des frontières, je ne peux qu'aller chez les Chinois ou certains Malgaches qui en vendent aussi sur Marseille. Je leur achète des ananas, des boissons comme les bières, du bonbon anglais et du rhum. Sinon, dès l’ouverture des frontières, je compte m'approvisionner directement à Madagascar.
Parlez-nous un peu de votre cuisine.
Je fais des plats malgaches. Pour l’ouverture officielle, j’ai proposé du Romazava, du Ravitoto sy Hena Kisoa, et du poulet au coco. Ce sont les plus demandés jusqu’à présent, que ce soit par des Malgaches ou par des Marseillais. Pour l'instant, je n'ai pas fait de Voanjobory car à 4€ les 400g, et ce, chez un Gasy, cela revient très cher. Donc, j'attends de commander à Paris s’il y en a.
La touche de modernité que j’apporte, c’est le dressage. Il faut que ce soit à la hauteur de nos produits. Pour moi, tout produit venant de mon pays est haut de gamme, donc, un restaurant malgache doit faire de la cuisine haut de gamme. Et cela fait de l’effet car ceux qui y rentrent n’ont que cette phrase à la bouche : « Waouh. Misaotra indrindra am-panajana tompoko » (Lire, Merci beaucoup et respect).