Le journaliste Andry Rialintsalama partage sur son profil Facebook le quotidien d’Andavamamba à travers des petits récits de scène de vie réelle sous le hashtag #andavamamba_way_of_life (le mode de vie à Andavamamba). Il invite ses lecteurs à aller au-delà des préjugés autour de cette partie de la capitale pour découvrir des personnes qui y vivent ou essaient d’y vivre malgré la pauvreté. Â
Studio Sifaka : Le concept #andavamamba_way_of_life en quelques mots ?
Andry Rialintsalama : #andavamamba_way_of_life est une série de publications. Elle raconte des tranches de vie dans ce quartier où j’habite, Andavamamba. D'une manière générale, l'opinion publique attribue à Andavamamba l'image d'un quartier mal famé, habité par des brigands et des gens incultes. #andavamamba_way_of_life se veut ainsi être un plaidoyer car derrière le nom générique « bas quartier », il y a des hommes, des femmes et des enfants qui ont une formidable résilience. L’idée est également d'essayer de démontrer l'impact des décisions ou les non-décisions prises en amont dans le quotidien des gens.
Ces récits sont-ils issus d’histoires vraies ?
Oui. Je relate ce que je vois. Les photos l’attestent d’ailleurs. C’est comme cette femme qui a vendu une marmite. J’ai surpris une discussion entre des riverains et elle. Il y a aussi ce jeune homme qui recueille des bouteilles vides pour en faire une embarcation afin de pouvoir pêcher du poisson dans le marais. Chaque récit raconte un fait qui peut être peu commun pour les lecteurs mais qui est banal à Andavamamba.
Depuis quand écrivez-vous ces publications ?
Cela fait des années que j'ai envisagé de faire un blog sur Andavamamba. Toutefois, avec les impératifs du quotidien, je n'ai pas eu le temps de tout mettre en place. Puis, un jour, le 16 juillet 2020, j'étais témoin d'une scène qui m'a bouleversé : un homme qui nourrit ses quatre enfants avec une tranche de pain. J’ai raconté cela sur Facebook. C’est la première publication avec le hashtag #andavamamba_way_of_life.
Pourquoi écrire sur Andavamamba en particulier ?
On parle peu d'Andavamamba et au mieux, ce toponyme n'apparaît que dans la rubrique faits divers. Les « bandin'Andavamamba » (gars d’Andavamamba) sont considérés comme des gens obtus et grossiers. Ainsi, pour briser cette idée préconçue, j'ai décidé de partager avec le public comment on se débrouille, comment on s'adapte, comment on s'amuse, comment on mange, comment on aime à Andavamamba.
Quelle est votre cible ?
Je cible surtout les décideurs. J’ai choisi la « République Facebook » parce que c’est le canal le plus accessible à tous. Peut-être que les décideurs ne verront pas mes publications, mais à travers les influenceurs, cela pourrait finir par faire écho auprès d’eux.
#Antananarivo_way_of_life un jour?
Les faits rapportés dans ces publications sont le quotidien de plusieurs quartiers d'Antananarivo. Pour l'instant, je vais me concentrer sur Andavamamba. On verra la suite.
Pensez-vous lancer votre blog ou compiler vos récits dans un recueil ?
Pourquoi pas ! Cela dépend des opportunités qui se présentent. Le blog est le plus plausible.