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L’implication des jeunes dans la lutte contre la pollution garantira un meilleur lendemain à l’environnement.

« Nous avons réellement besoin des jeunes qui ont conscience qu’il faut agir et non juste faire semblant »

Les jeunes ont un grand rôle à jouer dans la lutte contre le changement climatique et surtout dans la sensibilisation face à ce fléau. Pourtant à Madagascar, l’implication des jeunes pour générer des changements reste encore insuffisante. Le Studio Sifaka s’est entretenu avec Ny Aro Andriamarosoa, co-présidente de Climates Madagascar, pour en discuter.  

Studio Sifaka : Les jeunes à Madagascar sont-ils aujourd’hui conscients de l’importance et de l’envergure du changement climatique ?

Ny Aro Andriamarosoa : Il faudrait, dans un premier temps, faire une petite nuance. Nous avons constaté au cours des études que nous avons réalisées que les jeunes qui ont fait des études et qui ont plus de réseaux s’impliquent plus par rapport à d’autres. C’est le cas, par exemple, de ceux qui viennent des milieux les plus défavorisés, ces jeunes ont d’autres priorités. Ils auront plus comme objectifs prioritaire d’obtenir un diplôme, de trouver un travail fixe ou de réussir leur vie.  L’accès à l’information y est aussi pour quelque chose. Les sujets issus de milieux défavorisés n’ont même pas connaissance de la réalité et de ce qui se passe. Mais aujourd’hui, même si c’est quelque part « un phénomène de mode », on constate que les jeunes commencent à voir l’importance du changement climatique et à chercher comment agir. Peut-être est-ce le changement de la pureté de l’air, ou de voir des hectares de forêt partir en fumée chaque jour qui a mené vers la prise de conscience.

Comment peut-on mesurer l’implication des jeunes dans cette lutte contre le changement climatique ?

Aujourd’hui, plusieurs organismes œuvrent activement dans cette lutte. Mais suivant les associations, les moyens de lutte sont assez différents : manifestations dans les rues, parades, des actions pour nettoyer les rues… Mais ce qui est important c’est d’agir, par exemple agir contre la pollution urbaine est déjà un début pour montrant une implication. Tant qu’on fait quelque chose, même si ce n’est qu’un petit geste, cela fait déjà toute une différence. Cependant, il faudrait apprendre aux jeunes à prendre leur responsabilité et les conscientiser sur l’importance de leurs actions. Il faudrait qu’on leur fasse savoir qu’ils sont les futurs adultes de demain et que c’est eux qui vont hériter de cette terre. Mais la prise de conscience commence à se faire. Certes, ce n’est pas encore très populaire mais ça commence à se mettre en place.

L’existence d’associations comme la vôtre permet-elle de réellement conscientiser les jeunes sur le changement climatique ?

Ce qui manque aux jeunes, c’est la conscientisation. Certains jeunes entrent dans des associations juste pour passer le temps ou juste pour se faire des amis, mais il y en a quand même qui le font pour vraiment œuvrer à changer les choses. C’est de ceux-là dont on a besoin aujourd’hui. Nous avons réellement besoin de ceux qui ont conscience qu’il faut agir et non juste faire semblant. Pour ce qui est de ce problème de prise de conscience, il faudrait parler du cas des enfants aussi. Il faut savoir que peu de matières et peu d’éducation permettent de conscientiser déjà les enfants sur ce problème et sur la protection de l’environnement. On apprend aux enfants à ne pas jeter les ordures partout, mais on ne leur apprend pas pourquoi. Quelle est l’importance de ce geste basique mais qui fait pourtant toute une différence. Malheureusement, cette habitude devient avec le temps une deuxième nature qui le suivra jusqu’à l’âge adulte.

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