Les fumeurs et les alcooliques sont classés parmi les personnes vulnérables à la covid-19. Les centres destinés à la désintoxication des personnes dépendantes à des substances stimulantes comme l’alcool, la nicotine ou la drogue travaillent d’arrache-pied pour les aider à sortir de leur dépendance. L’addictologue et psychothérapeute dans le centre de cure en toxicologie Arosoa, Dr Miarintsoa Andriamiarinarivo, signale que les jeunes sont les plus touchés. Face à cela, des dispositions spécifiques sont prises pour contrer toute forme de dépendance.
Studio Sifaka : Comment les personnes dépendantes sont-elles prises en charge ?
Dr Miarintsoa : Premièrement, il y a la cure de sevrage médical qui se fait en 3 séances pour une durée de un mois. Dans cette étape, on utilise des médicaments pour retirer de l’organisme la dépendance à une substance addictive, que ce soit du tabac, de l’alcool ou de la drogue. Après cela, il y a la cure psychothérapeutique qui se fait au minimum pendant 3 séances. L’accompagnement psychologique se passe en individuel ou en groupe/famille, selon le cas. Mais la psychothérapie, à la base, peut aussi se faire à la demande des patients.
Y a-t-il beaucoup de jeunes parmi les personnes en désintoxication ?
La moitié de nos patients est composée de sujets très jeunes. Et ils viennent nous voir pour cause d’addiction comportementale ou pour addiction à la drogue. 6 sur 10 consultations pour des problèmes de cannabis concernent des jeunes entre 18 et 25 ans. La plupart des sujets traités pour l’addiction à l’alcool ont entre 30 à 45 ans.
Comment sont répartis les patients pris en charge par le centre de désintoxication ?
60 % des cas pris en charge souffrent de problèmes d’addiction à l’alcool et 15 % sont dépendants au cannabis. Le reste est composé de fumeurs qui souhaitent sortir de leur addiction à la nicotine. Le recours à l’alcool touche souvent les personnes qui ont des problèmes de santé, sociaux ou professionnels. Les jeunes qui ont des problèmes de cannabis ne se situent pas forcément, pour la plupart, au stade de la dépendance. Toutefois, leurs parents décident de les ramener chez nous pour un accompagnement.
Qu’en-est-il des rechutes ?
Le taux de rechutes perçu dans notre établissement s’élève à 15 %. Elles résultent surtout du manque de motivation du sujet concerné. Cependant, les rechutes peuvent aussi arriver si l’accompagnement psycho-social de l’entourage est faible ou insuffisant. 25 % de ceux qui retombent dans leur addiction ont moins de 25 ans. Mais les cas les plus fréquents touchent les alcooliques qui ont entre 45 et 50 ans, et on remarque souvent que ces personnes-là souffrent de problèmes familiaux.