La réduction de l’utilisation du plastique à usage unique, dans l’optique de réduire les déchets plastiques, figure parmi les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). A Madagascar pourtant, aucune politique ne tend encore à engager le pas vers cette réduction. Le Studio Sifaka s’est entretenu avec Naly Rakotoarisendra, présidente de l’association Fakotôry sur la réalité actuelle à Madagascar, concernant notamment la pollution par le plastique, qui est leur combat.Â
Studio Sifaka : Pollution par les déchets plastiques, si on fait un état des lieux, où en est Madagascar actuellement ?
Naly Rakotoarisendra : Oui, c’est vrai, après la loi datant de février 2017 sur l’interdiction de produire, d’importer, de commercialiser ou d’utiliser des sachets en plastiques, rien n’a réellement changé. D’ailleurs, actuellement l’utilisation du plastique revient en force. De fait, on constate une hausse des déchets plastiques à Madagascar, ce qu’on peut facilement voir à travers les ordures ménagères. Les produits importés sont peut-être un des grands facteurs de cela. Par ailleurs, les produits locaux si on ne cite que les biscuits que consomment beaucoup d’enfants, y contribuent également. Certes, il y a déjà des initiatives d’entreprises qui encouragent le recyclage de ces déchets, mais les sociétés de recyclages restent encore peu nombreuses.
Même après interdiction, les sacs et les sachets en plastique restent plébiscités au niveau des ménages et des commerces, quel pourrait être le blocage ?
Certes, il y a eu le décret du ministère de l’environnement en 2017, qui devait mettre un terme à l’utilisation des sachets plastiques sur le territoire national. Le problème relève plutôt de l’application de ce décret et surtout du manque de suivi de sa mise en application. Par ailleurs, il faut également une prise de conscience de chacun, de ne pas accepter les sacs en plastiques que proposent les commerçants, que ce soit dans les pharmacies, les supermarchés ou les épiceries. Au niveau de notre association par exemple, nous sensibilisons déjà les membres à adopter cette mentalité pour qu’elle devienne une habitude. Nous faisons également des sensibilisations au niveau des écoles privées et les EPP. Â
A votre avis, quelles seraientt les mesures à adopter pour vraiment appliquer ce décret ?
Déjà , l’application à la lettre de ce décret serait la meilleure option pour réellement en venir à bout des déchets plastiques. Toutefois, il faut également des mesures d’accompagnement. Parce que d’une part, il y a encore les emballages plastiques des produits importés et il faudrait déjà avoir un circuit pour leur recyclage. Par ailleurs, il faut également un accompagnement pour les employés des entreprises plastiques si celles-ci venaient à fermer. Par exemple, il faudrait que l’Etat encourage la création d’entreprises qui travaillent sur les alternatives aux sacs et sachets en plastique.