En 2017, avec la contribution de l'assemblée parlementaire de la francophonie ou l'APF, Madagascar disposait, pour la première fois, de son parlement national des jeunes. Quelques années plus tard, pour faciliter l’alternance et la transition avec les nouveaux membres de ce parlement, l’association Opaly Madagascar a été créée sous l’initiative des membres du bureau du premier parlement national des jeunes. Amboara Fiorenantsoa, présidente de l’association nous apporte quelques éléments d’explication sur l’association, sa vocation et ses réalisations.
Studio Sifaka : Opaly Madagascar et parlement des jeunes, quelle est la corrélation ?
Amboara Fiorenantsoa : Le parlement des jeunes est la structure qui permet aux jeunes de faire des plaidoyers ou de porter des projets de lois touchant les jeunes au niveau des chambres parlementaires. Opaly, par contre, est une structure qui a été créée par des anciens membres du bureau de ce parlement des jeunes. Il faut savoir qu’aujourd’hui, le recrutement des délégués des 22 régions pour le parlement des jeunes n’a pas encore eu lieu. A travers Opaly, notre rôle est de chapeauter le parlement national des jeunes, l’idée étant de faciliter la tâche des nouveaux délégués. En d’autres termes, Opaly Madagascar se veut être un intermédiaire actif pour appuyer ou renforcer les plaidoyers des jeunes au niveau des parlementaires.
Quelle stratégie pour aider et appuyer les plaidoyers des jeunes au niveau des chambres parlementaires ?
Notre stratégie dépend des cas, notamment quand une organisation veut porter une proposition de loi au niveau de la chambre basse. A l’exemple de celle sur la dépénalisation de l’avortement, qui est portée par Maries Stopes Madagascar. Pour renforcer et appuyer leur plaidoyer, l’ONG se rapproche de nous et, de notre côté, nous les orientons vers la commission jeunesse et la commission santé du parlement. En nous basant sur notre expérience en tant qu’ancien membres du parlement national des jeunes, nous pouvons leur indiquer les parlementaires qui peuvent appuyer leur proposition et ceux qui pourront également être contre. C’est seulement par la suite que nous travaillons ensemble sur la stratégie de plaidoyer en interne pour arriver à un vote effectif de la proposition de loi.
Les objectifs d’Opaly et du Parlement des jeunes sont-ils, selon vous, atteints jusqu’à maintenant ?
Je tiens à préciser d’abord que le premier projet de loi que nous avons porté au niveau du parlement a été la mise en place effective du Parlement national des jeunes. Ce projet a été débattu pendant près de 4 ans avant d’avoir eu un retour positif, et surtout pour que l’assemblée nationale reconnaisse réellement ce parlement. Le travail d’Opaly et du parlement national des jeunes est de longue haleine. De fait, il faut du temps pour dire qu’il y a eu un impact ou non, parce qu’il y a toute une chaîne et un mécanisme qu’il faut comprendre et maîtriser. Parmi les réalisations d’Opaly et du Parlement des jeunes, il y a entre autres le pacte national en faveur de la jeunesse en 2018. C’était un évènement pour lequel nous nous sommes mobilisés en termes d’organisation, et qui s’est déroulé au niveau de l’assemblée nationale. L’idée était de procéder, en quelque sorte, à une consultation pour déterminer les axes stratégiques qui devraient figurer dans les projets nationaux afin d’aboutir au développement des jeunes.