La thématique sur les droits environnementaux a particulièrement séduit les participants au Rary Aro Boot Camp, le camp de formation des jeunes aux droits de l’Homme. Fety Rasolofo, l’un des formateurs sur cette question, partage son avis sur cet engouement des jeunes par rapport à tout ce qui rapporte à l’environnement.
Studio Sifaka : Que pensez-vous de l’implication actuelle des jeunes dans les défis environnementaux ?
Fety Rasolofo : Les jeunes sont soucieux du devenir de l’environnement à Madagascar. Je trouve qu’il y en a beaucoup qui agissent sur ce front. On attend beaucoup des jeunes pour faire bouger les choses. Il ne faut pas oublier qu’ils représentent 60% de la population. Si on ne fait rien, on va au-devant de la destruction totale de la forêt dans les 10 années. Les jeunes de 18 à 20 ans d’aujourd’hui sont les décideurs de demain. Il est important de les sensibiliser aux défis environnementaux dès maintenant.
Ne craignez-vous pas que les causes environnementales ne sont finalement qu’un simple effet de mode ?
Ce peut être une explication dans la mesure où il y a beaucoup d’opportunités dans le combat pour l’environnement. C’est un thème qui a le vent poupe dans le monde entre les différentes COP. Il y a justement la COP 26 qui va venir. Certes cela peut faire tiquer les jeunes mais  je pense que c’est ce qui se passe actuellement dans le pays interpelle les jeunes. On a l’exemple de l’eau potable. Les jeunes prennent conscience que l’eau se fait rare, même à Antananarivo. Il y a aussi le kere dû essentiellement au changement climatique. Les Malgaches dans chaque région ressentent les impacts de la dégradation de l’environnement. Je pense que cela pousse les jeunes à s’engager sur cette voie.
Certains parlent d’une certaine insouciance chez les jeunes par rapport à la vie publique en générale. Partagez-vous cet avis ?
J’ai été jeune. Nous passons tous par une période d’insouciance. Mais actuellement à cause des problèmes dans le pays, je vois qu’il y a des jeunes qui veulent prendre leur avenir en main. Je vois des revendications menées par des jeunes par rapport à l’orientation de la politique de l’enseignement supérieur par exemple. Je trouve que les jeunes sont conscients des difficultés dans lesquelles se trouve le pays actuellement. Ils sont de plus en plus nombreux à vouloir faire quelque chose pour influer sur l’avenir.
Concernant les Droits de l’Homme, thème principal de Rary Aro Mada, comment voyez-vous l’avenir de l’activisme à Madagascar ? Â
Je suis confiant. Je me suis impliqué dès mon jeune âge dans la lutte pour les Droits de l’Homme mais au fil du temps, je pense qu’il est temps de former la relève. Dans le cadre du Rary Aro Mada, on a actuellement entre 750 et 900 jeunes formés dans tout Madagascar. Si tous ces jeunes transmettent la flamme à d’autres jeunes, l’effet serait multiplié. C’est encourageant. Pour les Droits de l’Homme, il est d important de les connaitre avant de les réclamer pour pouvoir en jouir.
Propos recueillis par Tolotra Andrianalizah