Produire du charbon biologique, pour quitter les anciennes habitudes et réduire la destruction de la nature. C’est dans cette optique que Lala Julien, jeune entrepreneur à Sandrandahy, Fianarantsoa, œuvre et compte agir pour un monde plus durable. Interview.
Studio Sifaka : Pourquoi avez-vous décidé de faire du charbon bio ?
Julien Lala : Je faisais du charbon de bois auparavant. Le manque de pluie et le réchauffement climatique m’a fait ressentir l’importance de respecter la nature. Il n’y a plus autant d’humidité qu’avant dans les forêts de Fianarantsoa car il y a visiblement moins d’arbres et la chaleur est parfois infernale. J’ai envie de changer la mentalité locale car ici, la population ne se soucie pas des dégâts causés par la déforestation.
Grâce à une formation gratuite sur comment faire du biochar, j’ai pu consolider mes acquis et j’ai même réutilisé des formules que j’ai apprises pour avancer dans mes démarches.
De quoi se compose le biochar que vous produisez ?
Ma formule est revisitée. On nous a appris que la production de charbon bio partait uniquement de l’obtention de carbone par le charbon en poudre et de résidus de charbon. Cependant, sur le tas, j’ai appris que certains déchets naturels ou non peuvent être utilisés pour produire du carbone. J’ai dû me débrouiller pour tester diverses matières, jusqu’à la conclusion que les pommes de pin et les résidus de bois peuvent tout à fait être utiles.
Quels sont les avantages de l’utilisation du biochar ?Â
Le biochar met 2/3 heures à se solder dans le feu. C’est moins salissant, moins polluant et surtout, c’est facile à faire, étant donné que même les déchets, tant qu’ils sont secs, peuvent être utilisés pour obtenir du carbone. Je trouve que c’est intéressant comme je lutte contre la déforestation et aussi la culture sur-brûlis.
Comment travaillez-vous ?
Pour l’instant, je travaille seul. Je me sers d’un carbonisateur, d’un moule et d’un broyeur pour travailler le charbon. Le biochar peut prendre 3 jours pour le séchage mais pour aller plus vite, il m’arrive de me servir d’un four.
Plus tard, je compte agrandir mon entreprise unipersonnelle.
Avez-vous un message pour les jeunes ?
Tous les jeunes peuvent se tourner vers la production de biochar, notamment les jeunes de la province de Fianarantsoa, tant qu’ils ne sont pas paresseux et qu’ils n’ont pas peur de se salir les mains. Je peux même les former en ce sens.
Propos recueillis par Linda KarineÂ