Miora Rabarisoa est une tête connue dans le monde de la musique malgache. On l’a déjà vu derrière la batterie pour de grands noms de la chanson si on ne cite que ‘Zay, Samoela ou encore Fanja Andriamananatena. Mais c’est en tant que technicien du son qu’il passe dans les colonnes du Studio Sifaka pour aujourd’hui. Interview.
Studio Sifaka : Comment êtes-vous devenu technicien du son ?
Miora Rabarisoa : J’ai baigné dedans. Cela fait longtemps que, dans la famille, nous avons du matériel de sonorisation. Mon père m’a initié à tout ce qui est son et électronique. C’est lui qui m’a appris le métier. Puis ça aide d’accompagner l’équipe à chaque fois qu’on fait appel à nous. J’ai aussi beaucoup appris en regardant les autres.
Est-ce qu’il y a des études spécifiques pour devenir technicien du son et quelle est la différence entre un technicien du son et un ingénieur du son ?
Oui, il y a des études mais c’est cher (rires). Technicien du son et ingénieur du son, c’est à peu près la même chose mais disons que l’ingénieur va plus en profondeur.
Est-ce qu’il y a des établissements qui enseignent le « son » à Madagascar ?
Il existe des établissements qui le font chez nous mais à ce que je sache, aucune formation n’est sanctionnée d’un diplôme d’ingénieur pour l’heure.
Vous êtes à la fois musicien …
Je joue de la batterie et de la basse mais on me connait plus en tant que batteur sur scène. Il y a toutefois plusieurs chansons enregistrées en studio où j’ai fait la basse.
Est-ce qu’on est obligé de savoir jouer un instrument pour être technicien du son ?
Oui. C’est important d’avoir une base musicale car il faut savoir reconnaitre les fréquences des notes. Même avec la batterie, il y a des tonalités à connaitre et quand on a vraiment l’habitude, c’est plus facile de produire du bon son.
Depuis quand jouez-vous ?
Je suis monté sur scène vers l’âge de 8 ans et j’ai commencé à être batteur professionnel à 18 ans. J’ai joué entre autres pour ‘Zay, Mika sy Davis, Fanja Andriamananatena, Samoela, Nomady, Madajazz, Joël Rabesolo trio, Rybota, Naday, Moajia. Je suis technicien du son en parallèle. J’ai été le technicien du son du groupe Kristel avant qu’ils ne quittent le pays. Maintenant, je suis le technicien du son de mon studio et celui de La Teinturerie Isart Galerie. Je me suis aussi occupé du son lors du Libertalia Music Festival.
Un groupe doit-il avoir un technicien du son ?
Ce devrait être la norme mais ce n’est pas obligé. En tout cas c’est toujours mieux d’en avoir.
Comment cela se passe-t-il à Madagascar ?
Parfois, il est difficile pour un groupe d’emmener leur technicien du son parce que les propriétaires de la sonorisation n’aiment pas trop qu’on touche à leur table de mixage. Mais c’était avant. Maintenant, je trouve qu’ils sont plus ouverts.
Quels sont les avantages à avoir son technicien du son pour un groupe en concert ?
Le technicien du son saura comment faire ressortir les chansons du groupe contrairement à une personne étrangère. Il y a des concerts qui sont gâchés à cause du son. Sinon, on perdrait beaucoup moins de temps durant les balances avec son propre technicien du son.
Propos recueillis par Tolotra Andrianalizah