Le confinement instauré pour contenir la propagation du Covid-19 a vu naître un intérêt grandissant pour le commerce à distance, essentiellement sur Facebook. Si la plateforme de réseautage social était déjà connue pour la vente de produits en tout genre, ce phénomène a pris plus d’ampleur, ces dernières semaines.
Les articles qu’on peut voir sur la « facebookosphère » malgache se sont grandement diversifiés depuis le début de la crise sanitaire avec de plus en plus de produits alimentaires, des légumes à la volaille en passant par le poisson. Un propriétaire d’une chaîne de poissonnerie s’est plaint de la situation. "C’est injuste. Je paie des impôts, je paie des loyers", s’indigne ce poissonnier. Il indique également que l’apparition de revendeurs de produits halieutiques sur Facebook commence à exercer un impact négatif sur ses ventes.
Carte rouge pour les détaillants
Opportunités d’affaires pour certains mais concurrence déloyale pour d’autres, "le commerce en ligne’’ représente un défi de formalisation voire de légalisation pour l’administration. "Ce qui se passe actuellement sur Facebook n’est pas du commerce en ligne proprement-dit, souligne le directeur du commerce intérieur, Gilchrist Rakotoson. Le ministère est en train de préparer un projet de décret pour la formalisation du commerce en ligne à Madagascar". Il a, par ailleurs, ajouté que le Ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat est en train de préparer le lancement d’une carte rouge pour identifier tous les détaillants formels dans le pays. Cela fait partie de la volonté du ministère de réorganiser le circuit de distribution à Madagascar.
Les activités informelles représentent, par ailleurs, un manque à gagner pour l’Etat. C’est ainsi que ce dernier s’est fixé pour objectif d’atteindre un taux de pression fiscale de 15% d’ici 2023. À noter qu’en 2019, ce taux était de 10.7%.
