Souvent au départ, c’est juste pour rire mais à la fin cela devient de la méchanceté, dans certains cas, gratuite. Les personnalités publiques sont la cible d’attaques en tout genre au moindre écart. Ces dernières semaines, c’est la jeune chanteuse populaire Chantal qui est la proie favorite de la ‘’facebookosphère’’ malgache. Quelques mois auparavant, c’est son homologue Meizah qui s’est attiré les railleries. Elle témoigne sans langue de bois pour le Studio Sifaka.
Studio Sifaka : En tant que personnalité publique, êtes-vous préparée à subir des attaques personnelles ?
Meizah : J’ai l’habitude des attaques et des étiquettes à mon encontre. On me traite souvent de prétentieuse. Au début de ma carrière, on racontait que j’achetais mes contrats. Même mon mari, il y en a même qui ont affirmé que j’ai acheté mon mari parce qu’avec mon visage, il est impossible qu’un homme s’intéresse à moi. Même mon enfant y passe. Certains disent que s’il me ressemblait, son avenir serait foutu. Quoi que je fasse, les gens trouvent toujours des choses à dire à mon sujet parce je ne me conforme pas aux standards de la société.
Studio Sifaka : Certains disent que vous l’avez bien cherché, en référence à votre tenue lors du RDJ Mozika Awards …
Meizah : Franchement, aux RDJ Mozika Awards, je ne m’y attendais vraiment pas. Vu les vêtements que portaient les artistes durant la cérémonie, je ne pensais pas que les gens s’en préoccuperaient. Mais comme d’habitude, les gens m’attaquent, moi.
Studio Sifaka : Comment avez-vous vécu ces moments ?
Meizah : J’ai été heureuse parce que j’avais reçu une récompense mais les attaques sur les réseaux sociaux m’ont fait de la peine. J’ai fait une dépression. J’ai même développé des troubles bipolaires après cet épisode.
Studio Sifaka : Votre comportement a-t-il changé après cet épisode ?
Meizah : Après les RDJ Mozika Awards, beaucoup ont pensé que je ne me relèverai pas, que j’arrêterai ma carrière ou que je me suiciderai … Mais non. Je suis toujours là . Ces attaques ont forgé mon caractère. Je suis désormais plus forte. Je ne sais pas où en sont ces gens maintenant. Je m’en fous. Ce que je sais, c’est que je continue à avancer. Je me suis construit une forteresse avec les pierres qui ont été lancées sur moi. D’ailleurs, j’aime me dire que cette histoire a servi à faire parler de moi.
Studio Sifaka : Comment analysez-vous ce qui passe actuellement avec Chantal ?
Meizah : Concernant le cas de Chantal, je donne tort aux gens. Ce ne sont pas uniquement les objets tranchants qui peuvent faire du mal. Les gens n’ont pas conscience que les mots aussi peuvent blesser. Et cela peut faire très mal que cela émane d’un conjoint, d’un membre de la famille ou de la société. Pourtant la méchanceté est devenue banalisée chez nous. Et lorsqu’on a le malheur de répondre, c’est pire.
Studio Sifaka : Dernière question. D’après vous, où s’arrête l’humour et où commence la méchanceté ?
Meizah : Je suis une personne qui rit de tout. Mais je pense que dès que la frontière de la méchanceté est franchie, cela devient des attaques personnelles. Certaines personnes en manque d’audience vont jusqu’à inventer des choses sur vous. C’est là que c’est vraiment blessant.Â